Prince des Ténèbres
(Prince of Darkness) – 1987 Réalisé par
John CarpenterÉcrit par
Martin QuatermassMusique de
John CarpenterAvec
Donald Pleasence, Jameson Parker, Lisa Blount, Victor Wong, Dennis Dun, Susan Blanchard, Anne HowardDécidément, on aura connu
John Carpenter plus en forme…
Prince des Ténèbres se révèle creux, longuet et assez ennuyeux. L’histoire peine à démarrer, se lamentant sur de petites histoires subsidiaires peu utiles. Cela dit, même une fois lancée, l’histoire est loin de captiver son spectateur. Alors, la venue de l’Antéchrist, merci on connaît, on a déjà donné, et ce à toutes les sauces. Et puis, c’est simple, il ne se passe strictement rien dans ce film. Un petit groupe de scientifiques épaulés par un prêtre en pleine « crise de foi » étudie un étrange liquide contenu dans un cylindre. Une personne du groupe est attaquée par ce liquide, se transforme en messager du Diable, et doit convertir ses proches en possédés du démon. Donc, pendant 1h30, on a droit à la déambulation de jeunes étudiants (30 ans en moyenne, on me la fait pas à moi !) dans les couloirs de la bâtisse chrétienne, chacun se transformant tour à tour en démon, et puis c’est tout. Waouh, une page de scénario ! Qui plus est,
Martin Quatermass nous sert un discours sur « Notre Sauveur Jésus » pro-catho et bien lourdingue.
Et ce ne sont pas les acteurs qui pourront donner le change. Entre
Jameson Parker et sa moustache ringarde, dont la performance vole au ras des pâquerettes. Une
Lisa Blount peu convaincante. Reste la prestation honorable de
Donald Pleasence (tout de même, le rôle du Dr Loomis lui va 100 fois mieux !) et de
Victor Wong.
Même du côté de la musique, le résultat reste douteux. Pourtant, c’est bien
John Carpenter aux manettes. Lui qui est capable de produire des thèmes puissants (
Halloween, Christine), nous pond ici des compositions simplistes et manquant sérieusement de créativité. À tel point qu’on en vient à se demander si
Carpenter ne s’est pas amusé à taper sur les touches de son synthé un peu au hasard pour voir ce que ça donnait… Néanmoins, certaines scènes bénéficient d’un soutien musical plus que convenable, rappelant d’ailleurs les compositions pesantes de
Halloween.
En dépit de ses nombreux défauts,
Prince des Ténèbres parvient à captiver un minimum de notre intérêt. Et ce, grâce à la réalisation couillue de
John Carpenter. Réalisation typiquement carpentérienne via ses mouvements de caméra fluides, ses jeux de lumières, ses personnages inquiétants, ses plans soignés… À noter l’hommage rendu au réalisateur français
Jean-Luc Godard, le nom de l’église apparaissant dans les visions des personnages étant Saint-Godard. Une coïncidence ? J’en doute fortement.
Prince des Ténèbres est un film dont
Carpenter aurait pu se passer. Le rythme est lent, l’histoire peu attrayante, la musique passable, les acteurs sont moyens. Remarquez,
Prince des Ténèbres prouve que
Carpenter est toujours capable de tenir une réalisation sublime malgré une histoire emplie de défauts et dépourvue d’intérêt…
Réalisation : 4.5/5
Musique : 2.5/5
Acteurs : 2.5/5
Histoire : 1.5/5Note : 11/20