Christine (1983) de John Carpenter & Alan Howarth

Simple mais efficace. Voilà ce qui caractériserait le mieux le score de Christine. Pourtant, à bien y regarder, il ne s’éloigne qu’à peu d’égards de la future collaboration de John Carpenter et Alan Howarth (Halloween III), de Halloween ou encore de Midnight Express. De fait, il multiplie les partitions pianotées au synthé ― quelque peu désuètes mais conférant un brin de nostalgie bienvenu à l’auditeur ―, les rythmes en boucle, les notes aiguës déstabilisantes et les cuivres ronflants. Le score distille, qui plus est, une ambiance fantasmagorique pesante, toujours à mi-chemin entre rêve éveillé et horreur pure.

Hélas, il partage aussi les mêmes défauts que ses modèles, à savoir une fâcheuse tendance à se répéter et des fonds musicaux percutants pour soutenir ou décupler la tension de l’image, mais qui se révèlent au mieux caduques, au pire inaudibles et sans aucun intérêt, une fois écoutés sans leur support visuel (Junkins, Car Obsession Reprise). Bien heureusement, Carpenter et Howarth nous gratifient d’un thème principal soutenu et éclatant, tantôt développé, lui aussi, avec peu ou prou de variations (quelles différences entre Moochie’s Death et Moochie Mix Four ?!), tantôt avec parcimonie (Christine Attacks, Theme from Christine et consorts).

À noter que les éditeurs ont eu la très bonne idée d’inclure les chansons savoureusement rétro du film, revisitant les grands classiques du rock ― de Buddy Holly aux Rolling Stones en passant par Little Richard ou le monstrueux Bad to the Bone de George Thorogood ― et en faisant quelques petits crochets par la soul (Bonnie Raitt et son Run Away), le disco (ABBA !!!) et le jazz (le très moyen Harlem Nocturne des Viscounts). De quoi redonner la banane à un auditeur qui finissait par douter de la qualité finale de cet album.