Jason X (2000) INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANSRéalisé par
Jim IsaacÉcrit par
Todd FarmerMusique de
Harry ManfrediniAvec
Kane Hodder, Lexa Doig, Marcus Parilo, Jonathan Potts, Lisa Ryder, Melyssa Ade, Peter MensahSYNOPSISJason, le célèbre tueur en série au masque de hockey, a finalement été capturé. Ne sachant comment le détruire, des scientifiques ont décidé de le cryogéniser (non sans mal). Près de cinq siècles plus tard, alors que l’humanité a fui la Terre, devenue inhospitalière, une équipe de jeunes archéologues découvre un caisson réfrigéré… Le cauchemar ne va pas tarder à recommencer mais cette fois dans l’espace !Le concept n’est pas nouveau : lorsque l’inspiration manque à l’appel, quoi de mieux que de faire changer d’air au
boogeyman de la série ? Pour le coup, Jason Voorhees change de galaxie et se retrouve à bord d’un vaisseau spatial en l’an 2455. Si l’idée a de quoi faire tiquer bon nombre de fans, reconnaissons-lui au moins un scénario novateur et foutrement créatif. Bien entendu, Jason fait parfois tache au sein de ces décors futuristes mais ce contraste frappant vient justement agrémenter le charme du métrage. En réalité,
Jason X revisite de fond en comble le pitch du
Chapitre 8 – où le tueur à la machette s’en allait faire un petit tour en bateau – pour mieux en extraire toute la quintessence et en effacer les oublis comme les (innombrables) défauts. De la même manière que son prédécesseur, ce 10e segment nous réserve un Jason brutal, bourrin, violent, et inventif pour ce qui est de massacrer son prochain. Entre des découpages de bras, de jambes, de têtes, de troncs, un brisement de nuque sadique, des coups de sac de couchage (rendant hommage au
Chapitre 7), des explosions de crânes, des transpercements d’abdomen, et une autopsie cradingue ; tout adorateur de
slashers sanglants y trouvera son compte.
Mais, en dépit d’exécutions mémorables et de bonnes idées (le retour à Crystal Lake, par exemple), le scénario de
Jason X se montre parfois un peu trop facile et incohérent, se réfugiant volontiers derrière les poncifs du genre pour mieux cacher ses faiblesses. Faiblesses que ne saura compenser une réalisation terne, d’un académisme trop prégnant, à la photographie mal travaillée (couleurs trop
flashy, jeu d’ombres et de lumières mal maîtrisé), aux effets spéciaux surabondants et pas toujours bien foutus.
On ne retiendra pas non-plus une performance d’acteurs sensationnelle. Ces derniers s’en tirent honorablement mais manquent scrupuleusement de personnalité pour marquer les esprits…
Kane Hodder excepté, prêtant à Jason Voorhees son charisme hors-pair pour la 4e fois consécutive.
Là où
Jason X surprend véritablement, c’est bien du côté de la musique.
Harry Manfredini (dont c’est la 9e collaboration avec la saga
Vendredi 13) tendait à se répéter et à faire dans le réchauffé au fil des opus. Or, force est de constater que le compositeur renouvelle ici sa gamme de partitions pour un score jeune, dynamique et collant magnifiquement au visuel – à tel point d’ailleurs que la bande-son parvient, à maintes reprises, à prendre le pas sur l’image (ponctuant par exemple le second degré sous-jacent à l’histoire).
Bien qu’imparfait,
Jason X constitue l’une des meilleures suites que l’opus de
Sean Cunningham ait connu. Le scénario a parfois tendance à trop se marginaliser par rapport aux autres
Vendredi 13 mais le rendu tient la route autant qu’il nous tient en haleine.
À noter que le DVD Zone 2 présente une rétrospective très intéressante sur l’ensemble de la saga, ressortant anecdotes de tournage et critiques d’époque, mais trouvant ses limites dans la représentation des épisodes tour à tour cités (la
New Line Cinema ne pouvant emprunter les images des films appartenant à la
Paramount Pictures)…
Cameo du maître de l'horreur David Cronenberg
...Note : 14.5/20