Vendredi 13 - Chapitre IX : Jason Va En Enfer

Réalisé par Adam Marcus
Écrit par Jay Hughely, Adam Marcus & Dean Lorey

Musique de Harry Manfredini
Avec Kane Hodder, John D. LeMay, Kari Keegan, Erin Gray, Steven Williams, Allison Smith, Steven Culp, Billy Green Bush





Pour leur premier opus sous l’égide de la New Line Cinema, Adam Marcus et ses confrères se sont dit : « Et si on faisait une blague aux fans en créant un Vendredi 13 sans Jason Voorhees ? Ce serait marrant de faire pire que le 5e chapitre, non ? ». Aujourd’hui encore, difficile de rire de cette mauvaise blague… Si l’on peut se consoler grâce aux nombreux meurtres particulièrement brutaux et sanglants de l’épisode (que les producteurs se sont fait une joie de censurer à tout va…), on reste sérieusement sur notre faim sans l’intervention du mort-vivant au masque de hockey. Les tueurs remplaçants manquent de charisme pour impressionner et défilent à une telle vitesse qu’on décroche rapidement de l’aventure. Histoire d’empirer les choses, les scénaristes foncent tête baissée dans des thématiques mystiques plutôt scabreuses. Tels l’organe maléfique de Jason passant d’un corps à un autre pour achever sa besogne meurtrière ; ou cette légende un tantinet cucul voulant qu’un Voorhees doit être exterminé par la main d’un autre Voorhees. Sans parler de ce dénouement bidon où Jason est happé par les gigantesques paluches des démons de l’Enfer.







Heureusement, ce 9e chapitre nous réserve un Jason Voorhees ultra violent dont le look crade et moisi confère d’autant plus de charisme et de dangerosité au personnage. Jason Va En Enfer est aussi l’occasion d’assister à des massacres jouissifs, rendus possibles grâce aux maquillages spéciaux de la boîte KNB. Découpage d’un corps en deux, séquence nécrophile, décapitation, liquéfaction de cadavre, effusions de sang et d’asticots, broyage d’os… Inutile de préciser que l’amateur d’effets gore et craspec en prend plein les mirettes.
Pour la première fois en 13 ans, la saga Vendredi 13 peut se targuer de bénéficier d’acteurs véritablement convaincants. Entre un Kane Hodder toujours aussi imposant dans son rôle de boogeyman sans pitié, un John D. LeMay très persuasif lorsqu’il s’agit de jouer les barges en puissance, et un Steven Williams (alias Mister X dans la série X-Files) à la prestation correcte, l’on est en mesure de dire que le jeu en vaut la chandelle. Même si des Kari Keegan, des Erin Gray ou des Steven Culp s’époumonent à en baisser le niveau.
Après un score désastreux perpétré par Fred Mollin 4 ans plus tôt, Harry Manfredini s’attèle – pour la 8e fois ! – à la bande originale d’un épisode des Vendredi 13. Une bande pas très originale par ailleurs puisqu’elle évoque à plusieurs égards des thèmes déjà entendus dans les Chapitres 6 et 7. Par conséquent, ces compositions à la fois énergiques et inquiétantes s’avèrent honorables mais reflètent assez mal tout le potentiel artistique de Manfredini.





Ni bon ni mauvais, Jason Va En Enfer use de partis pris excessifs donnant parfois des allures grand-guignolesques à un métrage qui se voudrait sérieux et pesant. On ne boudera cependant pas notre plaisir devant un tel spectacle de violence, offert par un Jason aussi bourrin que répugnant.







Petit cameo de Kane Hodder, alias Jason Voorhees...

Note : 13.5/20