VILAINE
(2008) Écrit & Réalisé par
Jean-Patrick Benes & Allan MauduitMusique de
Christophe JulienAvec
Marilou Berry, Frédérique Bel, Pierre-François Martin-Laval, Joséphine de Meaux, Thomas Ngijol, Chantal Lauby, Alice PolComment
Jean-Patrick Benes et
Allan Mauduit ont-ils pu ruiner à ce point le potentiel de leur film ?
Vilaine avait vraiment tout d’une excellente comédie. À commencer par son histoire, qui raconte comment la gentille Mélanie en arrive à devenir méchante et à faire payer ceux qui l’ont humiliée et exploitée durant toutes ces années de bons et loyaux services sans réciprocité. Un récit savoureux en somme, notamment pour le pied de nez qu’il lance au
Fabuleux Destin d’Amélie Poulain. Et
Vilaine se garnit également d’une ribambelle d’acteurs qui n’ont plus grand-chose à prouver :
Marilou Berry,
Pef Martin-Laval (inchangé depuis la fin des
Robins des Bois),
Frédérique Bel (la blonde de
Camping),
Joséphine de Meaux (ici aussi allumée – et irrésistible – que dans
Nos Jours Heureux),
Chantal Lauby, fidèle à elle-même mais malheureusement sous-exploitée.
Un casting que l’on pourrait penser infaillible à première vue mais qui révèle pourtant vite ses faiblesses. Principalement à cause d’une direction d’acteurs hasardeuse, voire inexistante, ainsi qu’une définition encore floue de la personnalité des protagonistes. Et si
Marilou Berry a hérité du jeu et de la prestance de sa mère, elle hérite également de son désarroi face à une mise en scène en roue libre (à ce propos, on a dernièrement pu voir
Josiane Balasko cabotiner sérieusement dans le téléfilm consacré à
Françoise Dolto !). Conséquence :
Marilou Berry verse en permanence dans la surenchère et survole le personnage plus qu’elle ne s’en imprègne. Idem pour
Frédérique Bel et
Alice Pol, contraintes d’exagérer leur prestation pour exister.
Joséphine de Meaux et
Pierre-François Martin-Laval restent, quant à eux, figés à des rôles déjà proposés par le passé. Du coup, le public peut apprécier les hommages rendus à leurs précédents films mais l’histoire en pâtit allègrement.
Des performances parfois décevantes donc, qui ne remettent nullement en compte le talent des intéressés (bien que le début de carrière de certains puisse être un facteur d’explication…) mais qui attestent de l’amateurisme de
Jean-Patrick Benes et
Allan Mauduit. Non seulement en ce qui concerne la direction d’acteurs et l’écriture des personnages, mais aussi au niveau de la réalisation (honteusement académique) et du scénario tout entier. Le cul coincé entre plusieurs chaises,
Vilaine vogue sans arrêt entre différents degrés d’humour (tantôt classique et tantôt vaudevillesque, tantôt grassouillet et tantôt burlesque) sans jamais en retranscrire toute la saveur et sans jamais les maîtriser correctement. Un phénomène qui se retrouve également dans les influences des deux cinéastes – leurs références aux films d’horreur et aux œuvres comiques antérieures faisant plus irruption que partie du récit…
Dans son état actuel, le film de
Benes et
Mauduit est loin de ressembler à la comédie hilarante que sa promotion le laisse entendre. La faute en revient à un scénario et une direction d’acteurs mal fichus, mais aussi à un montage charcuté, qui empêche toute immersion dans l’histoire, et qui fait surtout s’apparenter
Vilaine à une bande-annonce interminable, drôle par moments mais sans surprise et parfois poussive… Passez votre chemin !
NOTE : 11/20