Haute Tension (2002) Réalisé par
Alexandre AjaÉcrit par
Alexandre Aja & Grégory LevasseurMusique de
François EudesAvec
Cécile de France, Philippe Nahon, Maïwenn, Frank Khalfoun, Andreï Finti, Oana Pellea, Marco Claudiu Pascu Le cinéma de genre français est-il voué à ne cracher que des navets grotesques tels que
Promenons-Nous dans les Bois ou
Le Pacte des Loups ?
Alexandre Aja y répond fièrement avec son
Haute Tension : oui ! Alors que l’on assistait à un film d’horreur haletant et oppressant, ces deux pseudo scénaristes que sont
Aja et
Levasseur nous vomissent un twist final minable et honteux. Voilà comment pourrir l’intégralité d’un métrage en ¼ d’heure de temps ! Sans parler de certaines scènes soit exagérées (la décapitation à coups de commode) soit inutiles (la masturbation). Ce qui pouvait passer pour des petites erreurs bénignes, avant ce final désastreux, se transforme soudain en un paquet d’invraisemblances révélatrices du manque de talent des scénaristes. (
SPOILERS=) Alors si Marie est la tueuse depuis le début, comment a-t-elle fait pour se procurer la camionnette ? D’où vient cette blessure qu’elle a sur la tête (qu’elle était censée s’être faite dans l’accident de voiture) ? D’où sort-elle toutes ces armes alors qu’elle vient de débarquer dans cette cambrousse paumée ? Comment les flics ont-ils fait pour être alertés qu’un tueur rôdait à la station-service (sachant que la camionnette était déjà repartie au moment où Marie pensait être en train de téléphoner) ? Et puis, tout à fait entre nous, non seulement le dédoublement de personnalité est un trouble psychologique rarissime, mais il a en plus été tellement utilisé au cinéma qu’il en est devenu une caricature ! (/
SPOILERS) Heureusement, ce twist merdique laisse place à un meurtre et à un meurtrier bien bourrins…
Cette (auto)mutilation du scénario mise à part,
Haute Tension jouit d’une réalisation implacable.
Alexandre Aja instaure un climat pesant et profondément malsain à son œuvre ; en plus de mouvements de caméra honorables, de prises de vue bien pensées, et de maquillages spéciaux bougrement réalistes et craspec. Idem pour ce qui est du score du film.
François Eudes signe une musique angoissante, décuplant la tension dégagée par l’image. Notamment via ces compositions larsen et grinçantes accompagnant les agissements du tueur. Dans l’ensemble, le casting se montre plutôt convaincant, surtout en ce qui concerne
Philippe Nahon (terrible dans la dernière partie du film). À mon sens,
Cécile de France fait montre d’un talent approximatif (ce qui n’engage que moi !) ; étant aussi gracieuse qu’un camionneur macho d’une part, et faisant appel à de gros clichés pour jouer les timbrés d’autre part. En somme, sans ce retournement final grand-guignolesque et navrant,
Haute Tension aurait pu devenir l’un des meilleurs films d’horreur de sa décennie et peut-être même le meilleur thriller horrifique français. Mais là,
Alexandre Aja et
Grégory Levasseur ne font que ruiner un peu plus un genre tombé déjà bien bas…
Note : 10/20