Halloween: Resurrection (2002) de Danny Lux

Avec Halloween: Resurrection, les producteurs semblent bien décidés à ne pas reproduire la même bévue commise lors du précédent opus : pour rappel, John Ottman avait conçu un score hommage (20 Years of Terror) que les producteurs ont finalement rejeté pour faire appel à Marco Beltrami, contraint de composer une toute nouvelle bande originale en urgence (le résultat s’en ressent franchement !). Sans doute pour ne prendre aucun risque — et peut-être aussi pour contrôler largement le score final —, les producteurs embauchent ici l’inconnu au bataillon Danny Lux, cantonnés habituellement aux productions modestes et aux séries TV. Et le résultat ne surprend pas vraiment…

De fait, Danny Lux régurgite un thème principal quasi identique à celui de John Carpenter. Non pas que son écoute ne fasse plus mouche chez tout fan nostalgique qui se respecte, mais disons que ce dernier était aussi en droit de s’attendre à un peu plus d’originalité. Encore que nous aurions peut-être pu avoir pire : le casting comptant Busta Rhymes dans ses rangs, le rappeur aurait pu tout à fait nous gratifier d’un remix hip hop ― ce qui a déjà été fait, soit dit en passant, pour l’album posthume de Notorious BIG (I’m with Whateva). Est-ce là notre seule consolation ? Toujours est-il que, non content de reproduire le thème à l’identique, Danny Lux le réitère en plus tout au long de son ouvrage, certes avec quelques touches d’inventivité mais sans réelle parcimonie (The Tunnel, Chase Laurie, Chase Donna…). Quitte à rappeler les titres de John Carpenter, Danny Lux — à qui l’on peut tout de même accorder le bénéfice du doute, la pression des producteurs ayant dû être conséquente pour accoucher d’un score « lisse » — aurait pu réutiliser les autres thèmes de l’opus original. Le score n’aurait pas forcément gagné en puissance mais il se serait déjà montré plus varié.

Car c’est bien ce qui caractérise cet album : la redondance et le manque de créativité. Ainsi, si l’on peut mettre en avant des thèmes secondaires pas mauvais et même plutôt efficaces pour instaurer une ambiance inconfortable (Chase Laurie, Laurie Fakes Disorder, Sara Runs), ces derniers bénéficient de qualités esthétiques rachitiques, en plus de se répéter inlassablement. D’ailleurs, il n’est guère étonnant de constater que la plupart des morceaux passent totalement inaperçus, soit parce qu’ils se montrent trop effacés, soit parce qu’ils emploient des compositions passe-partout vite écoutées, vite oubliées. Ce qui est fort regrettable car, au vu des quelques ― rares et courtes ― fulgurances du score (tellement anecdotiques, d’ailleurs, au sein des morceaux, qu’il paraît vain de les citer), l’orchestre de Danny Lux bénéficiait d’un certain potentiel qui ne demandait qu’à s’exprimer… Mais bon, on sait bien combien des questions d’argent peuvent tuer dans l’œuf toute trace de talent…