Body Bags (1993) de John Carpenter & Jim Lang

BODY BAGS



Liste des titres
1. The Coroner's Theme
2. The Picture On The Wall
3. Alone
4. Cornered
5. Locked Out
6. The Corpse In The Cab
7. Body Bag #1
8. Brain Trouble
9. Long Beautiful Hair
10. Broken Glass
11. Dr. Lang
12. The Operation
13. I Can See
14. Vision
15. Vision And Voices
16. Put Them In The Ground
17. Vision And Rape
18. John Randle
19. ...Pluck It Out

Peut-être est-ce parce qu’il illustre un film à sketches, toujours est-il que le score de Body Bags voit se côtoyer du bon et du moins bon dans ses effectifs. John Carpenter apporte des thèmes d’un autre âge, encore trop ancrés dans les années 80 pour continuer à être pertinents en 1993 (encore moins au 21e siècle !). S’ouvrant sur un Coroner’s Theme, certes (involontairement) amusant, mais avant tout suranné ― en plus d’être horriblement étiré en longueur (6 minutes 30 !) ― avec ses boucles à la Frankie Goes to Hollywood, la bande-son de Body Bags commence à sérieusement sentir le sapin.

Et, s’ils apparaissent moins vieillots, ce ne sont certainement pas les autres morceaux qui permettront de relever le niveau puisqu’ils alternent entre des ambiances oniriques trop discrètes pour être efficaces (Alone, I Can See), des mélodies rappelant Mike Oldfield mais sans le talent (The Picture on the Wall), des accompagnements frôlant la médiocrité (Put Them in the Ground) des musiques de fond qui se veulent lourdes (Locked Out, Broken Glass, Dr Lang, la série des Vision) et qui le sont bel et bien… mais dans le sens péjoratif du terme !

Mais cet aspect désuet s’avère aussi à double tranchant, pouvant justement donner tout son charme à un titre, tel qu’avec Brain Trouble et sa ballade jazzy qui n’a rien perdu de sa saveur ― encore que, étalé sur près de 5 minutes sans de grande variation et réitéré dans le morceau suivant (Long Beautiful Hair), force est d’admettre qu’il peut finir par lasser. Parallèlement, des œuvres comme Cornered, Body Bag #1, The Operation, Pluck It Out échappent à ce côté vieillot, soit grâce à une rythmique musclée et prenante (qui n’est pas sans rappeler les thèmes de Christine), soit grâce à un fond vraiment pesant. Entre les deux, Carpenter signe des morceaux, guère transcendants mais qui attestent d’une certaine efficacité et n’ont pas trop mal vieilli, à l’instar de son Corpse in the Cab et son ambiance immersive.

Mais, en définitive, il faudra plus pour séduire complètement l’auditeur, trop refroidi par les grosses lacunes qui peuplent l’album.