1x15 : Vengeance d'Outre-Tombe (Young at Heart)

CRITIQUE
Le concept ne semblait guère plus attrayant que celui de Lazare. Et pourtant ! Chris Carter et Scott Kaufer font toute la différence. Derrière cet apparat de revanche criminelle, Young at Heart dissimule une réflexion sensée et humaine sur les progrès de la science, les sacrifices et les dangers qu’elle suppose. Mais pas uniquement. Car, bien que les travaux sur la progéria et les fantasmes liés à la Fontaine de Jouvence occupent le devant de la scène, Vengeance d’Outre-Tombe se veut aussi influencé par des œuvres cultes – de Frankenstein à Re-Animator (pour les recherches et l’apparence du Dr Ridley) en passant par L’Étrange Créature du Lac Noir (en raison de la patte de salamandre ayant muté sur l’avant-bras de Barnett). S’il évoque Frankenstein, le personnage du Dr Ridley rappelle également le Dr Mengele et ses expériences atroces dans les camps d’extermination ; les deux individus n’hésitant pas à bafouer le serment d’Hippocrate au nom de la science.

Loin de constituer un pamphlet contre le nazisme – ce qui aurait pu être appréciable mais aussi consensuel et barbant –, Vengeance d’Outre-Tombe permet avant tout d’explorer le passé de Mulder, nous expliquant en partie la marginalité professionnelle du protagoniste en exposant l’un de ses plus grands remords (être le responsable indirect du meurtre d’un agent fédéral pour avoir respecté le règlement à la lettre). Pour accompagner le script de Carter et Kaufer, Michael Lange se munit d’une tenue de caméra guère exceptionnelle mais suffisamment énergique pour remplir le cahier des charges.

En revanche, on se trouvera un tantinet déçu à l’écoute des partitions de Mark Snow. Non pas que ses compositions soient mauvaises (bien au contraire) mais force est de constater qu’elles apparaissent parfois en décalage avec le visuel de Michael Lange, notamment lorsque Snow insère des chœurs dans ses morceaux. Ce travers mis à part, l’artiste sait aussi nous prendre aux tripes et faire monter la tension à son climax (la séquence où Scully erre armée dans son appartement en est un parfait exemple). Pour conclure, sans être parfait, Vengeance d’Outre-Tombe fait montre d’une efficacité intarissable même après une dizaine de visionnages…