Avant de nous faire involontairement rire avec leur
Abominable Homme des Neiges (paru l’année suivante),
William et
Myles Wilder ont tenté de concilier
L’Homme Invisible de
James Whale et
La Guerre des Mondes de
H.G. Wells avec le thème classique des rencontres du troisième type. Ainsi, la population terrienne est effrayée par un homme de l’espace (donc soit un mec en pyjama avec un scaphandre sur la tête, soit une entité invisible remuant les décors alentours), qui semble chercher comment réparer son vaisseau après s’être échoué sur notre planète.
Voilà qui aurait pu constituer une bonne accroche s’il ne s’était pas agi du développement complet de
Phantom from Space ! De fait, le scénario de
Bill Raynor et
Myles Wilder fait des rencontres avec l’Extraterrestre ses rebondissements principaux, et comble les nombreux vides par des échanges verbaux et verbeux entre protagonistes. Et lorsque les personnages ne déblatèrent pas des propos pseudo scientifiques directement à l’écran,
Raynor et
Wilder prennent bien soin d’accompagner les images d’une voix-off alarmiste (piquée à
La Guerre des Mondes donc), tapant très vite sur les nerfs.
Par conséquent, parce qu’il privilégie les paroles clinquantes à l’action et parce qu’il abuse de l’invisibilité de sa créature pour la rendre présente, le film de
W. Lee Wilder n’offre rien de très palpitant. Au mieux pourra-t-on retenir que, pour une fois, l’Extraterrestre ne se rend pas sur Terre pour l’envahir, l’anéantir ou l’étudier mais plutôt par accident, dans une intention plus pacifique que destructrice.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas avec des qualités aussi minces que les
Wilder pourront nous convaincre.
Phantom from Space se laisse regarder mais l’appréciation cède rapidement la place à une profonde lassitude…