Le Zonard Extraterrestre en Chef
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| Sujet: L'Abominable Homme des Neiges (The Snow Creature — 1954) Ven 1 Oct 2010 - 10:53 | |
| L’ABOMINABLE HOMME DES NEIGES (THE SNOW CREATURE — 1954) Réalisé par W. Lee WilderÉcrit par Myles WilderMusique de Manuel CompinskyAvec Paul Langton, Leslie Denison, Lock Martin, Teru Shimada, Rollin Moriyama, Robert Kino, Robert Hinton, Darlene Fields, George Douglas, Robert Bice, Rudolph Anders, Bill Phipps, Jack Daly, Rusty WescoattVoulant tabler sur le mythe du Yéti, L’Abominable Homme des Neiges se résume — comme on pouvait le supposer — à son titre et à son concept. S’il faut saluer le respect de la légende originale (nous sommes bien en présence du Yéti, issu des montagnes enneigées du Tibet, et non en présence du Sasquatch américain), l’ouvrage de William et Myles Wilder s’encombre de choix narratifs lourdingues (voix-off monotone, utilisée ici moins pour servir le récit que pour simplifier le boulot de l’équipe technique), de lieux communs usités (le Yéti capture seulement les femmes) et d’emprunts stériles au King Kong de Cooper et Schoedsack (la créature est capturée par un chercheur, amenée aux États-Unis pour être exploitée à des fins mercantiles, puis elle s’échappe, enlève l’héroïne, avant d’être abattue par les autorités). Seules les déambulations de la créature dans les égouts glauques de la ville éveillent un tant soit peu notre intérêt.
Il en faudrait évidemment davantage pour être conquis. Or, William Wilder fait tout l’inverse en nous servant une mise en scène plate, souvent approximative, doublée d’une effroyable direction d’acteurs. Ainsi, les figurants tibétains — ou asiatiques, tout du moins — se contentent de baragouiner un dialecte local, sans effort de performance (on les voit généralement hocher mécaniquement de la tête, se demandant probablement ce qu’ils foutent là…). Les acteurs américains, livrés à eux-mêmes, se réfugient dans des prestations théâtrales. Et l’interprète de la créature des neiges — que l’on suppose être Lock Martin — semble aux abois, devant très certainement jongler entre des directions évasives et un niveau d’exigence au ras des pâquerettes. Résultat : la bête n’est crédible à aucun moment (elle trébuche et glisse dans la neige, son costume reflète la maigreur du budget) ; ne poussant aucun grognement, elle ne suscite pas le moindre effroi et aurait même plutôt tendance à faire rire.
Par conséquent, The Snow Creature confirme qu’il ne suffit pas d’avoir un bon concept pour faire un bon film. Manquant de consistance comme de savoir-faire, le film des Wilder se range plus du côté des séries Z que des séries B. Et le spectateur, qui a lâché l’affaire dès l’introduction, ignore s’il vaut mieux en rire qu’en pleurer… NOTE : 7.5/20 | |
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