Le Zonard Extraterrestre en Chef
Nombre de messages : 4286 Age : 37 Localisation : Roswell Film de genre favori : The X-Files : Combattre Le Futur Date d'inscription : 24/03/2008
| Sujet: Robot Monster (1953) Mar 28 Sep 2010 - 19:27 | |
| ROBOT MONSTER (1953) Réalisé par Phil TuckerScénario de Wyott OrdungMusique d’ Elmer BernsteinAvec George Nader, Claudia Barrett, Selena Royale, John Mylong, Gregory Moffett, Pamela Paulson, George Barrows & Josh BrownAu pays des séries Z, vous trouverez bien des curiosités. À commencer par ce Robot Monster, mariant sans vergogne des absurdités colossales à un goût prononcé pour le ridicule.
S’inspirant du Jour où la Terre s’arrêta (sorti 2 ans plus tôt), le script de Wyott Ordung ne s’avérait déjà guère reluisant avec son histoire d’invasion très classique, dans laquelle une créature androïde (en fait, un mec dans un costume de gorille avec un bocal à poisson sur la tête !) débarque dans une campagne paumée pour préparer la destruction de la Terre, projet hélas freiné par la population locale et par les sentiments naissants de la créature extraterrestre. Une accroche très basique, en somme, vite relayée par un agencement nonsensique. Pour preuve, alors que le monstre-robot du titre développe ses plans machiavéliques et que les personnages humains s’organisaient jusqu’ici pour contrecarrer l’attaque, Roy et Alice (les jeunes adultes de l’histoire) se réfugient dans un bosquet pour échapper à l’envahisseur, où ils tombent amoureux l’un de l’autre. Dès lors, l’ensemble des protagonistes se détourne de l’invasion extraterrestre pour se concentrer sur l’idylle des deux tourtereaux, allant même jusqu’à organiser leur cérémonie de mariage !
Wyott Ordung se livre donc à du grand n’importe-quoi, que l’on pourrait cependant imputer (en partie) à des erreurs grossières de tournage et de montage. En effet, c’est à se demander si la scène de mariage ne devait pas initialement survenir à la fin du film. Le fait est que la séquence où les tourtereaux se bécotent dans un coin de prairie refait surface après le mariage, sauf que, cette fois, le couple ne goûte pas au plaisir de la chair mais se fait attaquer par le robot-monstre, qui balance le héros dans le vide et enlève la jeune mariée. Toute cette affaire sent donc le montage sauvage à plein nez, d’autant que les erreurs ne s’arrêtent pas là. Les spectateurs qui ne se sont pas endormis en cours de route seront ainsi surpris de constater que la petite sœur d’Alice, qui est enlevée puis tuée par le robot-monstre avant d’être enterrée par ses parents, réapparaît bien vivante à la fin du métrage ! Reconnaissez qu’on peut difficilement faire pire en matière de montage incohérent… Ajoutez à cela l’introduction, en début et en fin de film, des mêmes scènes de combat entre des dinosaures (en fait, soit des miniatures animées image par image, soit des lézards filmés de près) qui n’ont évidemment rien à foutre là mais qui permettent de combler les vides du scénario et tentent de faire dans le spectaculaire à moindre coût (ces images ayant été empruntées à d’autres œuvres du studio). Ajoutez également la triple répétition de l’épilogue, dans lequel le robot-monstre ― que l’on croyait décimé ― avance vers la caméra (histoire de profiter de la 3-D), trois fois de suite donc. Et vous aurez une petite idée du chaos que représente Robot Monster.
Quoi qu’il en soit, avant d’accuser le scénario de Wyott Ordung ou le montage de Merrill White (qui jouent néanmoins un rôle prégnant dans la nullité de Robot Monster), c’est clairement par la qualité — ou plutôt par l’absence de qualité — de sa mise en scène que la purge de Phil Tucker prend tout son (non)sens. Se souciant peu de la facture technique de son opus, Tucker ne se gêne pas pour réajuster ses cadrages ou repositionner sa caméra au beau milieu d’une scène. Également piètre metteur en scène, le pseudo cinéaste laisse ses acteurs cabotiner en roue libre. Par conséquent, le public doit se farcir des comédiens (déjà peu convaincants de coutume) qui regardent la caméra ou les croix sur lesquelles ils doivent se positionner (suivez bien les yeux de Claudia Barrett !), qui attendent de pouvoir placer leurs répliques, qui gesticulent de manière bien peu naturelle (les réactions très théâtrales de John Mylong valent le déplacement !), ou qui restent torse nu le plus longtemps possible afin d’accroître le sex-appeal de l’œuvre (le personnage incarné par George Nader laisse ses biscotos à l’air pendant les trois quarts du film, même quand il se marie !). Par ailleurs, impossible de passer outre le fameux robot-monstre, affligeant de ridicule tant par la laideur de son accoutrement que par la gestuelle grotesque de son interprète ou les répliques ― sans dynamisme ni conviction ― de son doubleur.
Achevé par un final sans queue ni tête (le chef du robot-monstre abat ses foudres sur son sbire ― et sur des dinosaures sortis de nulle part ! ― et abandonne, sans raison tangible, ses projets de destruction de la Terre), Robot Monster s’impose comme l’un des pires métrages jamais réalisés ! Une série Z 100% pure daube, à découvrir avec beaucoup de précaution (pour votre bien-être psychique) et surtout énormément de recul ! NOTE : 0.5/20* *Ce demi-point vaut uniquement pour la belle tranche de fous rires que suscite le film. | |
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