Terminator 2 : Le Jugement Dernier
(Terminator 2 : Judgement Day) – 1991 Réalisé par
James CameronÉcrit par
James Cameron & William WisherMusique de
Brad FiedelAvec
Arnold Schwarzenegger, Linda Hamilton, Edward Furlong, Robert Patrick, Joe Morton, Earl BoenSYNOPSISEn 2029, après son échec pour éliminer Sarah Connor, Skynet programme un nouveau Terminator, le T-1000, pour retourner dans le passé et éliminer son fils, John Connor. Futur leader de la résistance humaine, ce dernier programme un autre cyborg, le T-800, et l’envoie également en 1995. Pour le protéger, une seule question déterminera le sort de l’humanité : laquelle des deux machines trouvera John la première ?7 ans après le cultissime
Terminator,
James Cameron remet le couvert via cette suite percutante, supplantant son prédécesseur à bien des égards. Avec
Le Jugement Dernier,
Cameron nous prouve une fois de plus qu’une séquelle peut être essentielle à une saga naissante.
Réalisation : 4/5Admettons-le, certains aspects de l’opus ont vieilli. Qu’il s’agisse des effets spéciaux (les lasers violets du futur), des décors (les fonds d’écran servant à représenter la Guerre du Jugement Dernier, ou pour simuler les trajets en voiture), des trucages (des maquettes miniatures en guise de décors urbains), ou de l’apparition trop flagrante des doublures de
Schwarzenegger et
Furlong. Ceci étant,
James Cameron ne manque pas de nous rappeler quel réalisateur talentueux il est. Ce, en signant une mise en scène maîtrisée à la perfection, où aucun plan n’est laissé au hasard, où chaque séquence est une nouvelle occasion pour nous en mettre plein la vue via des mouvements fluides et grandioses, des scènes d’action fracassantes à base de gunfights musclés, de combats à mains nues ou aériens titanesques. De quoi divertir copieusement le spectateur et ravir les fans de
Cameron comme ceux du premier
Terminator.
Histoire : 4.5/5Il n’est jamais facile de faire suite à une œuvre culte telle que
Terminator sans commettre de réchauffé. Même si la raison de la réintégration de
Schwarzenegger était trouvée d’avance (en renvoyant un Terminator dans le passé), il semblait plus complexe de faire progresser l’histoire de Sarah et John Connor. Et c’est justement là où
Cameron et
Wisher surprennent. En dépit d’une représentation très caricaturale du milieu psychiatrique (les camisoles chimiques, les psychiatres pervers, les surveillants tyranniques – particulièrement dans le
Director’s Cut), les deux scénaristes font montre d’un scénario infaillible, composé d’une première et d’une dernière parties sans temps mort, au suspense haletant ; ainsi que d’une seconde partie moins explosive, plus longue il est vrai, mais surtout plus réflexive et nous dévoilant avec brio une vision pessimiste de l’avenir doublée d’une satire sociale quant à la tendance de l’Homme à s’autodétruire. En bref,
Cameron et son acolyte ont su reprendre les rênes d’une mythologie déjà haute en couleurs en prenant soin d’aller plus loin et de parfaire le travail entrepris 7 ans plus tôt.
Acteurs/Personnages : 4/5Si les deux cyborgs perdent de leur apparence angoissante et crasseuse (par rapport au
Terminator de 1984), ils gagnent indubitablement en charisme et en puissance visuelle.
Schwarzy apparaît plus bourrin que jamais – via des affrontements physiques et armés sans précédent (le mitraillage du T-1000 dans la cabine du camion, le combat dans le centre commercial, les échanges de coups de feu entre les deux robots…). Et
Robert Patrick s’imprègne de l’essence même de son personnage pour lui donner toute la froideur, toute l’intelligence mais aussi tout le charme nécessaires. Par ailleurs, force est de constater que les personnalités de Sarah et John Connor suivent une logique implacable. John est un gamin perturbé, un vandale en marge de la société, mais aussi un pirate informatique doué et un amateur de jeux vidéo de guerre. Quant à Sarah, son expérience antérieure l’a rendue plus forte, l’a poussée à éduquer son fils selon une tradition militaire, mais l’a également conduite à l’hôpital psychiatrique à force de proférer ses récits de Jugement Dernier et de machines venues du futur. Et chaque personnage n’aura de cesse d’évoluer, avec cohérence, tout au long de l’épisode.
Petite anecdote : les acteurs
Robert Patrick (T-1000) et
Joe Morton (Miles Dyson) se retrouveront dans l’épisode
Combattre le Passé (8x06 – Redrum) de la série
X-Files.
Musique : 4/5Brad Fiedel continue sur sa lancée en éditant avec maestria le thème ronflant du
Terminator de 1984. La bande-son se veut tantôt pesante et oppressante, tantôt détonante et explosive. Bien que le score se montre parfois trop discret – et peut-être trop basique –
Brad Fiedel vient combler une suite déjà luxueuse par ses partitions uniques et sublimes.
Note : 16.5/20ANALYSE DU DIRECTOR’S CUT DE TERMINATOR 2 – LE JUGEMENT DERNIER :Malgré le fait que les scènes inédites, ici ajoutées au produit final, plombent un peu le rythme de la seconde partie du métrage, le
Director’s Cut constitue un bijou cinématographique que tout fan se doit de posséder. Vous trouverez ci-dessous une revue des scènes coupées au montage, du moins celles que j’ai pu repérer ou qui me semblaient cruciales à présenter.
Cette séquence fait suite à la présentation de Sarah Connor, par le psychiatre de l’établissement, auprès des étudiants. Elle nous expose les méthodes barbares employées par les surveillants pour faire ingérer les médicaments aux patients.
Une scène surprenante et bien plaisante dans laquelle l’acteur
Michael Biehn ré-endosse le rôle de Kyle, le soldat envoyé dans le passé dans le premier
Terminator. En pleine confusion psychique, Sarah Connor reçoit la visite de son défunt amant qui lui rappelle que leur fils coure un grave danger.
À NE SURTOUT PAS MANQUER !Ce court passage fait directement suite au coup de fil passé par John à sa belle-mère, qui est en fait une réplique du T-1000, où il lui demande si « Wolfy » va bien dans le but de la tester (sachant que le chien en question s’appelle Max). Le T-1000 reprend alors sa forme initiale, va au fond du jardin, tue le chien et retire son collier pour en vérifier le nom.
Dans cette séquence (située au moment où les Connor et le Terminator se dirigent vers le Nouveau Mexique), le T-800 autorise Sarah à extraire son microprocesseur. Une fois fait, le Terminator est déconnecté, et Sarah veut en profiter pour détruire la puce, se méfiant de toute machine. Mais John intervient et l’empêche de commettre un tel geste en affirmant sa position de soldat en chef.
Voici l’une des scènes les plus drôles de tout le métrage. Où John essaie d’apprendre au T-800 comment sourire. Ce qui donne un faciès particulièrement con au cyborg.
Ces deux différentes scènes coupées (l’une se situe au moment où Sarah désire tout savoir sur Miles Dyson, l’autre lorsque tout le groupe met en branle les bureaux de Skynet) permettent de nous immiscer dans le quotidien de Miles Dyson, futur responsable du soulèvement des machines. Dans la première, sa femme vient le perturber alors qu’il bosse un dimanche après-midi sur le microprocesseur du Terminator. Dans la seconde, Dyson emprunte une hache au T-800 pour détruire la maquette de ladite puce électronique.
Ces séquences ont pour but de nous montrer que la régénération du T-1000 (après avoir été congelé puis explosé) a perturbé son système central et qu’il maîtrise désormais difficilement tous les composants qu’il touche. Une barre de sécurité, un sol métallisé…
(EN)
FIN.