DUNE (1984)Écrit & Réalisé par
David LynchD’après le roman de
Frank HerbertMusique de
Toto & Brian EnoAvec
Kyle MacLachlan, José Ferrer, Kenneth McMillan, Sting, Max von Sydow, Jürgen Prochnow, Sian Phillips, Everett McGill, Dean StockwellSYNOPSISEn l’an 10191, les Atreïdes et les Harkonnen s’affrontent pour la possession de Dune, la planète d’où est extraite l’Épice qui donne pouvoir et longévité. Les Harkonnen parviennent à décimer les Atreïdes et à s’emparer de Dune, ne laissant que 2 survivants : Paul, l’héritier du trône, et sa mère. Ceux-ci trouvent refuge dans le désert, auprès des mystérieux Fremens qui voient en Paul leur sauveur. Le jeune homme va leur enseigner l’art du combat et préparer sa revanche… Paradoxalement,
Dune fait figure d’OVNI dans la filmographie de
David Lynch en raison de son style (très conventionnel) et de sa qualité (très discutable). De surcroît,
Dune accuse sévèrement le poids des années et paraît, de nos jours, plus ringard que passionnant. La faute en revient à : des effets spéciaux vieillots, dignes d’une série B des années 50, et faisant gentiment sourire (fonds d’écran dégueulasses, décors et illustrations en carton-pâte, effets visuels précaires). Un scénario confus, atrocement longuet (les affrontements finaux n’en finissent pas !), dont le récit manque de dynamisme et emprunte de gros raccourcis. Des personnages souvent ridicules, subissant l’influence massive de
Star Wars (difficile de ne pas voir en Paul le substitut de Luke Skywalker) ; pourvus de costumes à la
Dragon Ball Z, d’un dialecte et de termes légèrement bidon (on se croirait parfois en plein délire paraphrénique !), de textes théâtralisés, et d’une voix-off à pleurer de rire ! Des acteurs moyens, présidés par le très mauvais
Kyle MacLachlan, et ce malgré les apparitions de
Patrick Stewart, Brad Dourif et
Jack Nance – l’acteur principal d’
Eraserhead. Comble du comble,
Dune s’achève sur un générique de fin grotesque, dans lequel chaque acteur est présenté selon son personnage, un peu à la manière d’un épisode des
Feux de l’Amour !
Bien heureusement, il nous est parfois accordé d’entrevoir la patte du réalisateur. Notamment à travers ses assemblements d’images et ses plans composites. Seul problème : autant ce genre de montage colle à merveille aux projets d’étudiants de l’auteur, autant il fait tache dans une œuvre telle que
Dune. Même ambivalence concernant le score musical. D’un côté,
Brian Eno délivre une bande-son magistrale. De l’autre,
Toto appose des accords rock tellement inadéquats qu’ils semblent échoués sur le film de
David Lynch par accident.
Fauché, inintéressant, mal exploité,
Dune a très mal vieilli. Aujourd’hui, il n’en reste plus qu’un film de Science-Fiction clinquant et démodé, faisant office de ratage dans la carrière d’un cinéaste atypique et foutrement talentueux. Après, il est certain que
Dune ne vole pas son statut de film culte, dont le jusqu’au-boutisme devient presque attachant, mais la magie – si elle a un jour existé pour cette œuvre – n’opère plus.
Note : 9/20Cameo délirant de Jack Nance
!