Blood Feast (1963) Réalisé par
Herschell Gordon LewisÉcrit par
A. Louise DowneMusique de
Herschell Gordon LewisAvec
Thomas Wood, Mal Arnold, Connie Mason, Lyn Bolton, Scott H. Hall, Toni CalvertBlood Feast a beau être le premier slasher gore de l’histoire du Cinéma, il n’échappe à une quantité de défauts. D’ailleurs, être le tout premier salsher gore est probablement sa seule qualité. Car l’histoire, en dehors de son originalité, ne vaut pas un clou. En gros, un dément, vouant un culte à une Déesse Égyptienne, décide d’offrir à cette dernière un « repas sanglant » à partir des membres prélevés sur ses victimes, toutes de jeunes femmes blondes. Pendant ce temps, un flic enquête, et patati et patata… Donc, en dehors des scènes de meurtre osées pour l’époque, l’histoire est une infâme mascarade.
Le tout soutenu par une réalisation vieillotte et à l’esthétisme douteux. C’est plat, parfois mal cadré, et le faux sang fait inexorablement penser à de la gouache diluée. La mise en scène fait, la plupart du temps, peine à voir, semblant laisser les acteurs se démerder comme ils peuvent pour rendre le truc crédible – ce qu’ils n’arrivent pas à faire, par ailleurs. Bon, hormis le faux sang merdique, les scènes de meurtre sont pas mal foutues bien que le rendu soit rudimentaire et exagéré.
Herschell Gordon Lewis nous réserve une énucléation, un défonçage de crâne, une séance de coups de fouet, un prélèvement de cœur sur personne vivante, et toutes sortes de boucheries bien sympathoches.
Mais là où
Blood Feast se plante en beauté, c’est du côté des acteurs et de la musique. Jamais vu pire casting ! Le tueur est pathétique, et l’acteur ne sait pas tenir un rôle, jouant les psychopathes stéréotypés au possible, avec de grands yeux ouverts et un rictus malsain. Tous les acteurs secondaires sont à chier. À commencer par
Connie Mason dont la prestation est tout bonnement pitoyable. Mais elle ne fait pas le voyage seul dans le monde de la médiocrité puisqu’elle est accompagnée de
Lyn Bolton et de
Mal Arnold, l’une essayant désespérément de rendre sa prestation crédible, l’autre interprétant un enquêteur au rabais. Et la musique de
Herschell Gordon Lewis – il aurait mieux fait de se concentrer sur la réalisation de son navet plutôt que de s’atteler à la bande-son – ne fait que renforcer notre ennui. Les thèmes, déjà moches pour l’époque, ont pris un sacré coup de vieux, ne faisant qu’alourdir la ringardise de
Blood Feast.
Si
Blood Feast a marqué son époque, son âge de gloire est révolu depuis une bonne vingtaine d’années. S’il n’était pas le premier slasher gore que l’on connaît, nul doute qu’il serait considéré comme l’un des plus gros nanars de l’histoire du Cinéma. À voir tout de même par curiosité ou pour se marrer un bon coup face au jeu pittoresque des acteurs. De plus, sa courte durée (66 minutes) fait que l’histoire ne traîne pas trop en longueur et se suit facilement.
Réalisation : 2.5/5
Histoire : 3.5/5
Musique : 1.5/5
Acteurs : 1/5Note : 8.5/20