BLOOD (2000) INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANSÉcrit & Réalisé par
Charly CantorMusique de
Vince ClarkeAvec
Adrian Rawlins, Lee Blakemore, Phil Cornwell, Nicolas Harvey, Paul Herzberg, Michael McKellSYNOPSISScientifique de renommée internationale, Carl Dyson a mis au point un remède à base de sang humain. Son premier cobaye n’est autre que Lix, une ancienne toxicomane qu’il héberge chez lui. Celle-ci va lui révéler que son sang peut être une drogue extrêmement puissante. Devant les effets euphoriques, Carl ne résiste pas à la tentation de goûter ce nouvel élixir. Leur dépendance de plus en plus excessive va les conduire vers une effroyable destinée…Un concept accrocheur, soit, mais un rendu décevant. S’il n’est pas foncièrement mauvais,
Blood use de bien trop de longueurs pour exploiter son sujet. Ces 2h de métrages auraient pu se voir amputer d’une bonne heure et quart. En bref, le film de
Charly Cantor parle plus inutilement qu’il n'agit efficacement. Jusqu’à ressembler (furtivement) à ces caricatures de films indépendants où les acteurs débitent leur texte de manière lente et monotone… Bien heureusement, tous les discours ne sont pas bons à foutre à la poubelle ; si la plupart desservent l’intrigue trop mollement pour être captivants, certains sont tout autant de réflexions et de questionnements sur la dépendance toxicomaniaque, l’amour bestial, le génie génique, les progrès et dangers de la science, les sacrifices humains, l’aliénation d’un créateur à sa créature, l’inceste… Des thèmes hétéroclites que
Charly Cantor parvient à mêler harmonieusement. De son côté, la réalisation présente tout le charme du cinéma d’auteur : mouvements énergiques et tremblants soulignant les tourments des personnages, travellings arrières, prises de vue intimistes accentuant la proximité entre spectateurs et interprètes, etc. Ce qui implique nécessairement un petit paquet de défauts mais qui passent volontiers au second plan.
Le point faible de
Blood, c’est assurément son casting. En réalité, on ne saurait dire si c’est la performance des acteurs, la personnalité des protagonistes ou le doublage français (merci aux éditeurs du DVD de ne pas avoir inclus de VO !) qui nuit à la qualité du métrage – sans doute un mélange des trois. Sachant que les acteurs secondaires ont tendance à taper dans la surenchère, et que le choix des doubleurs français tombe à côté de la plaque (les adultes ont des voix de jeunots, et les gamins des voix soit féminines soit trop âgées). Une faiblesse rattrapée de (et avec) justesse par
Adrian Rawlins et
Lee Blakemore, relativement convaincants dans la peau de ces deux amants rendus à l’état de vampires assoiffés de sang et de plaisirs aphrodisiaques. Pour ce qui est de la musique,
Vince Clark fait se côtoyer, admirablement, mélodies de piano et bruits larsen, dérangeants, oppressants. Mais le score est pourri par des musiques additionnelles hardcore surabondantes et peu en accord avec le visuel. Au bout du compte,
Blood est un métrage ambivalent au plus haut point, révélant presque autant de qualités que de défauts. Si le début du film s’annonçait comme un précurseur de
SAW (une toxicomane est vissée à une chaise par ses ravisseurs, et porte un masque – une muselière – sur la figure),
Blood se destine rapidement à une autre voie, pour le meilleur et pour le pire…
Réalisation : 4/5
Histoire : 3/5
Acteurs : 3/5
Musique : 2.5/5Note : 12.5/20