Le Zonard Extraterrestre en Chef
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| Sujet: PREY (Terreur dans la Savane) Lun 23 Mar 2009 - 20:31 | |
| TERREUR DANS LA SAVANE (PREY — 2006) INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANSRéalisé par Darrell James RoodtÉcrit par Darrell James Roodt, Beau Bauman & Jeff WadlowMusique de Tony HumeckeAvec Bridget Moynahan, Carly Schroeder, Conner Dowds, Peter Weller, Jamie Bartlett, Jacob MakgobaPourquoi est-ce qu’un film d’horreur, à partir du moment où il bénéficie d’un cadre original, bafoue systématiquement son scénario ?! Tout comme Les Ruines, Prey — dont la traduction française (proche des titres de séries B, voire Z) rend compte de la « qualité » du film — ne parvient jamais à tirer profit du potentiel de ses décors, exploitant ces derniers dans un récit téléphoné, croulant sous les lieux communs et les illogismes. Oui, vu la complexité du projet, Darrell James Roodt s’en tire plutôt bien au niveau de la réalisation : les fauves numériques ou artificiels, habilement articulés avec de vrais lions, se montrent très discrets (une tâche pas toujours aisée à surmonter, il faut bien le reconnaître) ; la photographie chaude s’accorde à merveille avec la majesté des paysages africains ; et Roodt délivre une mise en scène des plus correctes, même s’il a tendance à masquer les défauts techniques par des tremblements de caméra, et même si les fauves peinent à paraître menaçants (leur attitude de gros chats les rendent plus « mignons » qu’effrayants). Non, l’écueil principal de Prey provient sans conteste de son scénario. Dans celui-ci, Amy Newman et les enfants de son nouveau mari, Jessica et David, partent faire un safari avec un guide dans la savane sud-africaine. Mais le guide est attaqué par un couple de lions, et la petite famille se retrouve livrée à elle-même, recluse dans le 4x4 (sans clef) de l’expédition. Si les 25 premières minutes s’avèrent satisfaisantes parce qu’elles vont droit au but (brève mais suffisante présentation des personnages, leur personnalité et histoire respectives, leurs relations conflictuelles, introduction de l’intrigue dès le premier quart d’heure), le reste de l’œuvre, peuplé d’événements sans queue ni tête, est bien moins réjouissant. Le guide — que l’on suppose professionnel — s’aventure imprudemment dans la savane, que ce soit à pied ou en voiture. Les protagonistes prennent leur temps quand ils mettent un pied dehors. Après avoir récupéré les clefs de la voiture, Amy préfère s’enfoncer dans la faune sauvage que reprendre le chemin par lequel ils sont arrivés (non, ce n’est pas une blague !). Les relations entre les personnages s’améliorent à mesure que le film avance, alors que ce genre de situation les ferait plutôt se dégrader en raison du stress, du manque de sommeil et de nourriture. Dès qu’un élément tant soit peu ambitieux ou compliqué apparaît dans l’histoire, les trois scénaristes le bâclent le plus vite possible, sans se soucier de la vraisemblance du développement. Tel que ce passage où la lionne casse le pare-brise pour dévorer l’autochtone, laissant les protagonistes vulnérables, et où il ne se passe rien par la suite ! La petite famille se réfugie à l’arrière du véhicule. Fondu au noir. Le lendemain matin, tout le monde est sain et sauf et a bien dormi. Pourquoi le lion n’en a pas profité pour les attaquer ? On l’ignore, les scénaristes aussi visiblement... - Spoiler:
Lorsque Tom Newman, le mari d’Amy, retrouve enfin sa femme et ses enfants, il ne leur est d’aucun secours puisqu’il se fait piéger à son tour — et le braconnier se fait avoir comme un bleu, évidemment. Et quand un lion affamé tente d’attraper Tom, réfugié sous la voiture, — plutôt qu’effrayer l’animal avec du feu ou le blesser avec une machette (ce qui était à la portée des trois captifs) — Amy ne trouve rien de mieux que jouer à MacGuyver et faire exploser la voiture avec le fauve dedans (comment ça, ça fait que cramer une voiture quand on y met le feu ?! Moi, je m’en fous, je suis dans une production américaine, donc les bagnoles, elles explosent !). Voilà, après 30 secondes de suspense où les scénaristes nous font croire qu’Amy a explosé avec la voiture (tout le monde sait pertinemment que non, mais bon, on va pas contrarier les auteurs non-plus...), la petite famille est réunie. Générique de fin. Tout le monde il est content, sauf le spectateur qui a perdu son temps et son argent devant un navet aussi mal pensé !
Prévisible, incohérent, convenu, le script de Roodt, Bauman et Wadlow — qu’un ado de 12 ans aurait pu écrire sans difficulté — énerve au plus haut point. Et la musique de Tony Humecke ne fait vraiment rien pour ménager le public. Non seulement banales, les compositions de Prey — dignes d’un film catastrophe de dimanche après-midi — coïncident rarement avec l’image (la tension n’est jamais soutenue), voire pas du tout. Avec Terreur dans la Savane (bien fait pour Roodt s’il se trimballe une traduction aussi ringarde !), Bridget Moynahan ( I, Robot) et le grand Peter Weller (RoboCop en personne, quand même, merde !) sont tombés bien bas. Quand les producteurs et réalisateurs comprendront enfin qu’un scénario logique est utile à un film d’horreur ?! Avant que les poules aient des dents, espérons-le... NOTE : 7.5/20 | |
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