TMNT - Les Tortues Ninja (2007)

2 séries en dessins animés et 3 adaptations cinématographiques plus tard, Les Tortues Ninja subsistent toujours sur le devant de la scène. 2007 oblige, les mutants verts subissent un léger lifting, laissant de côté leur design des années 90 pour des images de synthèse nouvelle génération. Pour de grands enfants comme moi – fans de la première heure des Tortues Ninja –, ce parti pris s’avérait plus que discutable, risquant par ce biais de dénaturer l’esprit même de la série. Or, qu’en est-il véritablement ? Oui, il faut bien admettre que certains personnages ne sont plus ce qu’ils étaient – April se réduit à une fashion victim blonde, au ventre plat et à la poitrine surgonflée, amoureuse de Casey, le hockeyeur des rues ; Schredder n’est qu’évoqué succinctement pour être remplacé par une Ninja sexy ; les 4 Tortues se montrent plus matures, et délaissent leur côté fun et déjanté pour un aspect plus sérieux – hormis Michelangelo, passant son temps à faire du skateboard, à bouffer de la pizza et à regarder la télé.





Cependant, une telle transformation possède aussi des atouts. Elle permet en effet de créer une certaine tension, faite de jalousie et de fierté, entre Leonardo, parti en formation dans la Jungle pour devenir un meilleur chef, et Raphaël, combattant le crime à son compte sous le sobriquet de « Veilleur de Nuit ». Elle permet également de moderniser les personnages créés par Peter Laird et Kevin Eastman. Ainsi, pour passer le temps, Donatello s’occupe de la maintenance informatique par téléphone ; et Michelangelo joue aux animateurs de fête pour enfants. L’on pourra reprocher au scénario de Kevin Munroe d’être un peu trop bâclé, survolant joyeusement les incohérences, empruntant quelques grosses facilités. Mais force est de reconnaître que l’histoire ne manque pas d’être étoffée. Ici, un soldat immortel, vieux de 3000 ans, cherche à rassembler 13 monstres (échappés d’un vortex spatio-temporel le jour de son immortalisation) à l’occasion de l’alignement de planètes bien particulières ; semant ainsi la discorde dans les rues de New York et entravant par là-même le chemin des Tortues Ninja. Malgré un final gentillet et vite expédié, le scénario de TMNT se suit avec grand intérêt.





Loin de se contenter de reprendre les ingrédients de la série pour les mettre au goût du jour, Kevin Munroe signe avant tout une réalisation exemplaire, exploitant les possibilités de la 3-D jusqu’à plus soif, faisant travailler d’arrache-pied les animateurs studio pour nous faire part de mouvements de « caméra » hallucinants et de prises de vue si soignées qu’elles nous font vite oublier la ressemblance trop appuyée des personnages avec ceux des Indestructibles. Outre cette excellente réalisation, TMNT surprend également via sa bande-son somptueuse, haletante, et représentative du talent de Klaus Badelt (auteur du thème inoubliable de Pirates des Caraïbes). En bref, bien que l’on puisse lui reprocher certaines modifications trop prégnantes de la série originale, Kevin Munroe redonne admirablement naissance aux Tortues Ninja, pour le plus grand plaisir des fans. COWABUNGA !





Réalisation : 4/5
Histoire : 3.5/5
Musique : 4.5/5
Personnages : 3.5/5

Note : 15.5/20