La Colline A Des Yeux
(The Hills Have Eyes) – 1977 Écrit & Réalisé par
Wes CravenMusique de
Dan PeakeAvec
Susan Tanier, Robert Houston, Martin Speer, Dee Wallace, Russ Grieve, John Steadman, James Whitworth, Virginia VincentAvant d’accoucher de l’un des
boogeymen les plus charismatiques du cinéma de genre,
Wes Craven nous offrait
La Colline A Des Yeux, sympathique petite série B aussi vieillotte que culte. Ici, l’influence de
Massacre À La Tronçonneuse est majeure (pellicule granuleuse, musique expérimentale – quand elle n’est pas kitsch ou discordante). La réalisation dévoile un amateurisme trop handicapant (montage sauvage, mise en scène inexistante). Le scénario se résume à un emboîtement de séquences, ne se souciant guère de la logique ou du bon sens. Les protagonistes trahissent une personnalité survolée, voire mise de côté. Et les acteurs préfèrent se cantonner aux clichés affublant leurs personnages que jouer réellement. En dépit de ces défauts obligeant le film à errer du côté des séries B (pour le Z, on attendra le 2e opus du même
Wes Craven),
La Colline A Des Yeux parvient à distiller un climat d’effroi (les habitants appelant leurs victimes dans la nuit, de leur voix éraillée) que le remake d’
Alexandre Aja n’a su retranscrire – bien que l’ambiance se révèle parfois pesante dans ce dernier.
Et parlons-en de la version 2006, justement. Comme a pu le démontrer
David Cronenberg grâce à
La Mouche, l’intérêt d’un remake est avant tout de dépasser le métrage original, du moins d’imbriquer des éléments nouveaux. Or, le remake d’
Aja ne fait que pomper 75% du scénario de départ, reprenant les mêmes rebondissements, les mêmes histoires, les mêmes personnages (l’aspect mutant excepté), pour n’améliorer que quelques légers détails (correction de la mise en scène, peaufinage du script, ajout de la ville fantôme, maquillages gore par-ci par-là, et allongement risible du final). En réalité,
La Colline A Des Yeux version 2006 n’est qu’une modernisation du film de
Wes Craven.
Mais revenons au matériau de base. Le métrage de 1977 a du mal à masquer ses rides malgré le charme que lui confère cette vieillesse apparente. La réalisation plutôt laide, le scénario tantôt creux tantôt surprenant, les personnages foutrement kitsch, les acteurs au jeu incertain, font que l’on apprécie moyennement ce film indéniablement culte.
La Colline A Des Yeux demeure un divertissement louable, à condition d’apprécier la série B des années 70.
Note : 13.5/20