Michael Jackson's This Is It

MICHAEL JACKSON'S THIS IS IT

Kenny Ortega délivre un film forcément émouvant puisqu'il nous expose les derniers jours de la vie de cette icône de la musique pop et de la musique en général (comme le furent les Beatles, les Rolling Stones, Elvis Presley et consorts en leur temps). Aujourd'hui encore, il paraît quelque peu difficile de réaliser que cette légende vivante avec laquelle on a grandi s'est définitivement éteinte. Quoi qu'il en soit, le documentaire nous présente l'homme avant tout, avec sa sensibilité, sa vision hors-norme du spectacle, sa grande minutie, son perfectionnisme obsessionnel ainsi que son narcissisme débordant et son côté grand gamin.

Inévitablement, on ressort quelque peu frustré du visionnage. Frustré de ne pas voir la star se donner à fond dans ses répètes, oubliant quelques paroles, préservant sa voix et son énergie pour un grand soir qu'il ne connaîtra jamais. Frustré aussi de constater que, malgré l'énergie qu'il déploie pour un quinquagénaire, Michael Jackson semblait fatigué, ralenti et plus chétif que lors de ses années de gloire.

Quoi qu'il en soit, le fan avide sera ravi, l'icône de la pop revisitant l'ensemble de ses tubes, de Will You Be There à Billie Jean, en passant par They Don't Care About Us, Thriller (les ajouts vidéo en 3D promettaient un spectacle monstrueux), Beat It, Man in the Mirror, Black or White (pourvu d'un accompagnement rock décapant), Earth Song (ce n'est quand même pas tous les jours que l'on voit une pelleteuse débarquer sur scène !), Wanna Be Startin' Something, The Way You Make Me Feel, I Just Can't Stop Loving You (où MJ se lâche un peu plus que de coutume), Smooth Criminal (nanti d'un élégant jeu de montage avec un film noir d'époque), Jam (le "toastage" des danseurs vaut tout de même le détour !) et même certains tubes des Jackson Five. Seuls les morceaux Bad (juste chantonné pendant une chorégraphie), Don't Stop Till You Get Enough (utilisé comme accompagnement sonore), Remember the Time, You Rock My World et Heal the World (servant de générique de fin) manquent à l'appel.

Bref, encore une fois, Michael Jackson avait vu grand, très grand ; peut-être un peu trop au vu de sa santé. À la fois conquis et déboussolé, le spectateur ressort de la salle quelque peu embrouillé, ayant du mal à poser des mots sur ce qu'il vient de voir. Car, si ce This Is It (traduit par "on y est") devait à l'origine signer la révérence artistique de Michael Jackson, il a fini par signer la fin non-plus d'une carrière mais bien de cet artiste talentueux et irremplaçable. Eh oui, this is it, tout est terminé...