BEYOND THE LIMITS (2003) Réalisé par
Olaf IttenbachÉcrit par
Thomas Reitmar & Olaf IttenbachMusique de
Les GillesAvec
Darren Shahlavi, Russell Friedenberg, Hank Stone, David Creedon, James Matthews Pyecka, Joe CookBeyond the Limits est typiquement le genre de métrages qui ne vaut le coup d’oeil que pour son contenu gore et violent. Dans cette pseudo histoire, une journaliste interroge un croque-mort sur ses lugubres activités, qui lui conte deux anecdotes particulièrement macabres.
Le premier segment met en scène un règlement de comptes entre plusieurs malfrats autour d’un trafic de cocaïne, l’un d’eux ligotant ses adversaires et leurs compagnes autour d’une table pour leur faire cracher le morceau. Ce qui amène, bien entendu, à un massacre joliment gore comprenant headshots, effusions de sang, plaies ouvertes, explosions de crâne à coups de hachoir ou de marteau, démembrement, égorgements sanglants, étouffement au sac plastique… Pour un rendu somme toute réaliste et satisfaisant malgré quelques supercheries aisément détectables. Mais ces séquences gore foutrement jouissives viennent surtout cacher un scénario fébrile, compensant ses lacunes en matière d’originalité par un mélange poussif de divers films de genre (à commencer par la scène du repas de
Massacre À La Tronçonneuse). De même, cette première partie de métrage comprend un panel d’acteurs calamiteux, dont les expressions et les répliques puent la surenchère théâtrale et nous font vite comprendre qu’aucun n’a pris de cours avant de passer devant la caméra. Sans parler de cette bande-son affreusement laide qui, visiblement, se complaît à ridiculiser les moments « forts » de
Beyond the Limits. Et ce n’est pas fini ! Puisque
Olaf Ittenbach dévoile une réalisation tout aussi catastrophique, usant de ralentis et d’accélérés à mauvais escient, et pâtissant d’un montage honteux. On n’en retiendra finalement qu’une photographie relativement soignée bien qu’insuffisante pour peser dans la balance.
Vient ensuite ce second segment, ancrant définitivement
Beyond the Limits dans le grand n’importe quoi scénaristique… Au Moyen-Âge, des chevaliers sanguinaires exterminent les membres d’une secte détenant un cœur battant à la recherche de son hôte. Qui dit extermination signale évidemment effets gore à profusion, passant aussi bien par des sévices corporels trash (énucléation, dépeçages, etc.) que des combats à l’épée (aboutissant à de belles décapitations et exécutions sommaires). Encore une fois, ces passages gore masquent en fait un récit grand-guignolesque à mi-chemin entre
Premutos et
Perceval, dont le seul attrait réside dans sa présentation de l’Enfer. La réalisation se montre moins foireuse que dans la première partie sans pour autant se dispenser de tout défaut ou révéler une once de talent de la part d’
Ittenbach. Acteurs et score musical relèvent un peu le niveau du segment précédent mais souffrent d’une absence (handicapante) de professionnalisme.
Sans surprise,
Beyond the Limits ne plaira qu’aux fans du genre. S’il s’impose comme un spécialiste en maquillages gore et trucages techniques,
Olaf Ittenbach se révèle être un piètre réalisateur et scénariste.
Beyond the Limits se laisse regarder mais ses nombreux défauts nuisent considérablement à son impact.
Note : 9/20