L’Abîme des Morts-Vivants (Oasis of the Zombies) – 1983 Réalisé par
Jess FrancoÉcrit par
A.L. MariauxMusique de
Daniel WhiteAvec
Manuel Gélin, France Jordan, Éric Viellard, Henry Lambert, Jeff MontgomerySynopsis :Sur les traces de son père, héros de la Seconde Guerre Mondiale, Robert Blabert s’engage avec quelques amis dans les sables du Sahara. Son but : retrouver le trésor du maréchal Rommel. Une mission à haut risque car des soldats nazis – qu’une malédiction a transformés en zombies cannibales – gardent la fabuleuse cargaison.Alors que les films de
George Romero font un tabac à travers le monde, un réalisateur sans talent accepte de tourner le projet d’un scénariste sans talent lui non-plus. Ainsi,
Jess Franco donne naissance à (ou avorte de)
L’Abîme des Morts-Vivants, alias
Oasis of the Zombies, autrefois appelé
The Oasis of the Living Dead (histoire de pomper un peu plus sur les films de
Romero). Pour le coup,
Franco décide de changer son nom en
A.M. Frank, soit pour faire plus américain (d’ailleurs, les initiales
A.M. ne sont pas sans rappeler le
George A. de
Romero) soit pour éviter que l’on assimile son nom à une série Z aussi foireuse… Quelque soit son pseudonyme, le cinéaste ne fait preuve d’aucun talent. La pellicule est granuleuse, dégueulasse ; les couleurs sont fades et sautent en permanence ; les plans sont toujours aussi flous et réalisés à l’arrache ; la mise en scène est scabreuse ; les effets et maquillages spéciaux sont à mourir de rire (mention spéciale à la tête de squelette en plastique que
Tony Valenz tente de faire passer pour le crâne d’un mort-vivant !) ; la caméra tremble en permanence ; et, surtout, le montage est d’une monstruosité sans nom (les mêmes plans sont utilisés une bonne demi-douzaine de fois, parfois dans la même séquence ; les scènes sont raccordées une à une sans dynamisme ni cohérence ; les personnages peuvent être à l’agonie ou mordus par des morts-vivants, ils ne le seront plus dans le plan suivant, etc.). Du 100%
Jess Franco, en bref.
Côté acteurs,
Manuel Gélin (fils de l’excellent
Daniel Gélin) parvient à relever le niveau mais ses comparses semblent vouloir tout faire pour décrédibiliser leur rôle et rendre
L’Abîme des Morts-Vivants plus merdique et plus ringard qu’il ne l’est déjà. Idem pour la musique. Autant la bande-son d’
Une Vierge chez les Morts-Vivants était satisfaisante bien qu’amatrice, autant le « score » (un bien grand mot pour cette déjection sonore) de
Daniel White vous abrutit en un rien de temps. Quant à l’histoire, le concept était intéressant sur le papier (un trésor nazi enfoui dans le désert du Sahara et protégé par une horde de zombies) mais a été massacré par la plume de
Mariaux et la caméra de
Franco. Au bout du compte,
L’Abîme des Morts-Vivants correspond exactement à ce que l’on pouvait attendre d’un « métrage » (encore un grand mot !) de
Jess Franco. Soit un nanard grotesque, réalisé n’importe comment, copiant ridiculement le travail de
George A. Romero et
Lucio Fulci. L’ironie de l’histoire, c’est que
Jess Franco ose – dans l’interview disponible sur le DVD Zone 2 – reprocher aux œuvres de
Romero de ne bénéficier d’aucune mise en scène ! Si, ça, c’est pas l’hôpital qui se fout de la charité…
Réalisation : 1/5
Histoire : 0.5/5
Acteurs : 1.5/5
Musique : 0.5/5Note : 3.5/20