LA NUIT DES MORTS-VIVANTS
(Night of the Living Dead – 1968) INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANSÉcrit & réalisé par
George A. RomeroAvec
Judith O’Dea, Duane Jones, Karl Hardman, Marilyn Eastman, Keith Wayne, Judith Ridley, Kyra SchonSYNOPSISBarricadée dans une maison isolée, une poignée d’hommes et de femmes tentent de survivre face à une armée de morts-vivants affamés. Mais la tension qui règne au sein du groupe de survivants s’avérera tout aussi dangereuse...«
They’re coming to get you, Barbara. »
La Nuit des Morts-Vivants fait indubitablement partie des films cultes du cinéma, tous genres confondus. Novateur, révolutionnaire, empreint d’une satire sociale sévère à l’égard des journalistes, des bavures policières, de la science, de la Guerre du Vietnam… Malgré le poids des années,
La Nuit des Morts-Vivants s’avère toujours aussi efficace, tant par sa splendide et angoissante bande-son que par sa réalisation à la fois précaire et couillue.
Romero prête toutefois à son œuvre une mise en scène un tantinet vieillotte, que ce soit au niveau de la technique même (plans basiques, traitement manquant de dynamisme, ombres suspectes…) ou de la direction des acteurs (les zombies qui bougent un peu trop vite, les protagonistes qui se tuent en tombant
très lentement ou qui frappent à 20 centimètres de leurs adversaires pour les assommer, la mère qui attend sagement que sa fille vienne la dévorer au lieu de s’enfuir).
De surcroît, l’histoire comporte nombre de longueurs et fut, dans les années qui suivirent et jusqu’à aujourd’hui, beaucoup trop usitée pour captiver tout un chacun. Et il est évident qu’observer des figurants au maquillage léger dévorer des morceaux de poulet ne provoque plus la même sensation à notre époque. Mais force est de constater que, via son scénario,
La Nuit des Morts-Vivants se veut le point de départ de nombreuses productions ultérieures. Dont les métrages de
Romero lui-même (
Zombie, Le Jour des Morts-Vivants, etc.) et d’autres plus ou moins réussis (
Undead, Resident Evil, L’Armée des Morts…). Pour ce qui est des personnages,
Romero ne se contente nullement des clichés de l’époque mais leur confère à tous une personnalité cohérente et approfondie. En réalité, l’auteur se sert de ses protagonistes comme d’un tremplin pour exploiter l’un de ses thèmes-phare : le véritable ennemi de l’homme n’est pas le mort-vivant mais lui-même, cet être incapable de vivre en société et dont le chauvinisme et l’égocentrisme le mèneront à sa propre destruction.
Pour donner de la consistance au message satirique de
Romero,
La Nuit des Morts-Vivants s’adjoint d’acteurs amateur mais ô combien pertinents, en particulier
Judith O’Dea (juste et touchante), l’incroyable
Duane Jones,
Karl Hardman dans le rôle du pisse-froc Cooper, mais également
Judith Ridley pour son interprétation étonnante de la plus jeune des zombies. En revanche, autant fermer les yeux sur le jeu pittoresque de
Keith Wayne (Tom). Quels que soient ses (menus) défauts, et sans constituer le meilleur volet de la saga de
Romero,
La Nuit des Morts-Vivants fait figure d’œuvre culte au Panthéon des plus grands.
NOTE : 15/20En plus du court-métrage parodique Night of the Living Bread, le DVD Zone 2 de La Nuit des Morts-Vivants propose, en bonus caché, le court-métrage Loaf, parodiant quant à lui Alien. Ce que ce film vient faire ici, c'est une autre histoire...