L'Attaque de la Femme de 50 Pieds (Attack of the 50 Foot Woman ― 1958)

Faisant figure de série B culte auprès des fans de science-fiction, L’Attaque de la Femme de 50 Pieds a aujourd'hui pris de sacrées rides, qui lui portent plus préjudice qu’elles ne lui confèrent de charme.

Copiant son développement sur les modèles en vigueur, le scénario de Mark Hanna se révèle être une supercherie à part entière. Notamment parce que les trois quarts du récit se concentrent davantage sur les aléas des protagonistes que sur un quelconque élément fantastique. Et, en conséquence, parce que la femme de 50 pieds du titre n’apparaît que dans les 10 dernières minutes de l’œuvre ― alors que le visiteur extraterrestre (de la même taille) à l’origine de la transformation de ladite femme est présent dès le début du récit.

Sur le plan technique, l’écran est occupé par des effets spéciaux datés (géants translucides, vaisseaux et membres en carton-pâte), une direction d’acteurs kitsch (les personnages féminins passent leur temps à hurler) ainsi qu’une mise en scène poussive et très mal calculée (la soucoupe et les accessoires du visiteur extraterrestre sont à échelle humaine alors que ce dernier mesure 15 mètres de haut !).

Au final, loin de la réussite de King Kong (1933) ou même de THEM ! (réalisé 4 ans plus tôt), L’Attaque de la Femme de 50 Pieds peine à séduire, encore plus à convaincre. Si, aujourd’hui, l’œuvre de Nathan Juran est fréquemment citée ou reproduite (Chérie, J’Ai Agrandi le Bébé, Monstres contre Aliens, Planète 51…), nul doute qu’elle le doit davantage à son titre et son concept qu’à son contenu effectif. Néanmoins, force est d’admettre que L’Attaque de la Femme de 50 Pieds constitue une « petite » curiosité, que l’on prend un plaisir coupable à découvrir.