See No Evil

Réalisé par Gregory Dark
Écrit par Dan Madigan

Musique de Tyler Bates
Avec Kane, Christina Vidal, Michael J. Pagan, Samantha Noble, Steven Vidler, Luke Pegler, Cecily Polson




Dans la catégorie des slashers bien bourrins et bien débiles, ne cherchez plus, See No Evil en est le digne représentant. Le plus drôle dans ce film réside sans nul doute dans son scénario. Alors, une flopée de jeunes prisonniers (des playboys et des poufiasses, bien entendu) sortent de leur cachot pour venir rebâtir une ancienne baraque en guise de Travail d’Intérêt Général. Évidemment, ces joyeux lascars ne sont surveillés que par un seul et unique gardien de prison (ben, voyons…) qui a dû dans le passé affronter un tueur en série. Manque de bol, ledit tueur en série habite la baraque qui est en train d’être retapée et compte bien trucider toutes les personnes qui s’y trouvent. Mais, en dehors de ces incohérences monumentales et effarantes, Dan Madigan a su développer le passé de son tueur en série, Jacob, avec beauté. Faisant de lui à la fois un tueur bourrin, obsessionnel, inquiétant, et un être sensible, mentalement torturé. Bon, c’est pas toujours brillant quand Kane tente de nous tirer la larmichette mais force est de lui reconnaître un certain talent pour les meurtres ultra violents et sanguinolents, en plus d’un look crado, malsain, digne du premier Massacre À La Tronçonneuse.



Après, c’est du côté du casting que ça se gâte. Acteurs au rabais par excellence, aucun n’est foutu de tenir un rôle sérieusement. Le rendu est à côté de la plaque, pitoyable, ridicule. Il faut dire aussi que les personnages constituent une jolie mosaïque de clichés éhontés dont on n’attend qu’une chose : qu’ils se fassent trucider vite fait bien fait jusqu’au dernier. Les meurtres sont particulièrement originaux et dérangeants, notamment quand Jacob se met à farfouiller dans les cavités oculaires de ses victimes.



Mais le conventionnalisme pur et dur de ce film s’applique surtout à la réalisation et à la musique. Gregory Dark se la joue professionnel à longueur de temps, adoptant un montage clippesque branlant, dépourvu de toute créativité. Ceci étant, reconnaissons un travail des couleurs exemplaires, conférant à See No Evil une atmosphère glauque et sordide, via des teintes jaunes-vertes et des jeux d’ombre et de lumière couillus. La bande-son, quant à elle, ne dépasse guère le niveau des musiques en fond sonore lors d’un match de catch. Ça reste convenable, surtout pour un film de cet acabit, mais on s’en lasse bien vite.



En gros, See No Evil est le slasher auquel on pouvait s’attendre. Profondément incohérent mais bourrin et jouissif. Kane a beau être un catcheur ringard, le rôle de tueur en série à la Jason lui va comme un gant (tant qu’il n’a pas de texte à débiter, évidemment).



Réalisation : 3/5
Histoire : 3/5
Musique : 2.5/5
Acteurs : 3/5

Note : 11.5/20