Resident Evil : Apocalypse (2004) INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANSRéalisé par
Alexander WittÉcrit par
Paul W.S. AndersonMusique de
Jeff DannaAvec
Milla Jovovitch, Sienna Guillory, Oded Fehr, Thomas Kretschmann, Jared Harris, Mike EppsSYNOPSISAlice a survécu à l’effroyable cauchemar ayant dévasté le complexe scientifique secret d’Umbrella Corporation mais elle n’est pas la seule à en être ressortie… Un virus mortel s’est abattu sur Raccoon City et rien ne semble pouvoir l’endiguer. Avec un groupe de survivants, Alice va tenter de faire force à une menace maléfique, Némésis, ennemi absolu lancé sur leurs traces. Son but : éliminer chaque membre du S.T.A.R.S., l’élite armée contraignant les projets d’Umbrella. Cette fois, s’échapper ne suffira pas. Il va falloir affronter…De prime abord, considérons
Resident Evil : Apocalypse pour ce qu’il est vraiment, dans un soucis d’objectivité. La réalisation expose bien des lacunes. Ce montage (trop) haché a tendance à vous filer la gerbe à force de coller bout à bout des plans très courts et, donc, de s’abstenir de séquences trop longues, du moins intégrales. La mise en scène se résume à un joyeux foutoir dans lequel les acteurs entrent et sortent n’importe comment – l’arrivée d’Alice en moto dans l’église en est un exemple tristement flagrant. Les maquillages spéciaux se montrent trop simplets et trop anecdotiques pour marquer les esprits – d’ailleurs, le scénario d’
Anderson, privilégiant l’action à l’horreur, n’est pas étranger à cette affaire. L’histoire de
Resident Evil : Apocalypse se veut un florilège d’incohérences et de facilités honteuses – en plus de pomper allègrement les scénarii d’
Aliens et
Alien La Résurrection. Les morts-vivants sont presque mis au second plan alors qu’ils peuplent les jeux vidéo
Capcom en surabondance. Les protagonistes sont tout autant de clichés grotesques, à la personnalité volatile et surfaite (le commando dur à cuire, la bimbo guerrière, le Renoi dragueur et comique, le méchant tyran, etc.). Le monstre de l’histoire fait franchement pitié avec sa tenue en cuir, sa gueule en caoutchouc, son comportement tantôt bourrin tantôt pathétique.
Milla Jovovitch se la pète à tout bout de champ et la troupe d’acteurs qui l’accompagnent, sans être mauvais, ne rehaussent guère le niveau. Qui plus est,
Jeff Danna a délibérément écarté les somptueuses mélodies de
Marylin Manson sur le premier volet pour se concentrer sur un score faiblard, à base de thèmes hardcore basiques et de partitions horrifiques plutôt moyennes.
Et pourtant, pour un fan aguerri de la filiale
Resident Evil, ce 2e segment est loin de constituer une déception. Bien au contraire. Derrière ce scénario fébrile se cache un hommage sincère de la part de
Paul Anderson (réalisateur du premier
Resident Evil version cinéma) aux jeux vidéo. Les clins d’œil et références fusent de partout. De l’introduction de Nemesis, d’Oliveira et de Jill Valentine (appartenant tous au jeu
Resident Evil 3), aux apparitions massives des chiens infectés et des
lickers (soit les fruits des deux premiers jeux vidéo), en passant par l’utilisation du nom Ashford, le mitraillage de l’héroïne à partir d’un hélicoptère, le lâcher de flingue rattrapé avant sa chute par Alice pour éliminer ses assaillants (renvoyant directement aux célèbres séquences de
Code Veronica X), et l’influence gouvernementale de la société Umbrella (sous-jacente à tous les opus
Capcom). Bref, de quoi ravir tout fan de la première heure n’ayant pu trouver son compte dans la première adaptation de
Resident Evil. De surcroît, ces invraisemblances monumentales du scénario et cette réalisation hyperactive ne font qu’accentuer la plongée dans l’univers des jeux vidéo. Notre seul regret ira tout de même au manque de violence et d’hémoglobine – deux éléments essentiels ayant fait le succès de la saga sur
Playstation. En toute logique, les adaptations ciné devraient posséder la même interdiction que celle des jeux vidéo, à savoir l’interdiction aux moins de 16 ans (et non 12). Le résultat serait d’autant plus jouissif et d’autant plus convaincant.
Néanmoins, l’on se satisfera pleinement de ce
Resident Evil : Apocalypse, rattrapant les faiblesses de son prédécesseur tout en poursuivant l’histoire là où elle s’était arrêtée. Même si, au fil des visionnages, la surprise perd de son efficacité, une telle retranscription de l’univers « resident-evilien » ne peut que combler les attentes du fan des jeux vidéo. Bien entendu,
Apocalypse ne présente ni la saveur ni l’ambiance angoissante et étouffante des versions animées mais nous laisse espérer une adaptation de plus en plus fidèle à venir des jeux
Resident Evil.
Note : 14.5/20