Zombi 2 – L’Enfer des Zombies (1979) INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANSRéalisé par
Lucio FulciÉcrit par
Elisa Briganti & Dardano SacchettiD’après une histoire de
Walter Patriarca Musique de
Fabio Frizzi & Giorgio TucciAvec
Tisa Farrow, Ian McCulloch, Richard Johnson, Al Cliver, Auretta Gay, Stefania d’AmarioSurfant sur le succès du
Zombie de
Romero,
Lucio Fulci nous offre cette fausse suite, misant sur le gore là où le cinéaste états-unien misait sur la satire sociopolitique. Et, question gore, le fan saura y trouver son compte. Via ces morts-vivants putréfiés, infestés de vers grouillants, déchiquetant les viscères de victimes déjà en charpies. Ou via ces explosions de crâne poisseuses, à coups de chevrotine ou de crucifix, cette lente perforation de la rétine par une écharde de bois, ou encore via des déchirures de peaux et de chairs en série. Les maquillages ont beau ne pas être tout le temps crédibles (la scène de l’œil perforé sent bon le mannequin en latex), et les attaques de morts-vivants se répéter sans plus de créativité (la progression mollassonne des zombies dans l’église alors qu’ils se font canarder par des cocktails Molotov), les séquences gore de
L’Enfer des Zombies ne sont pas sans provoquer leur petit effet.
Contrairement à son habitude,
Lucio Fulci délaisse ses zooms intempestifs et mal maîtrisés pour se concentrer sur une réalisation plus soignée, plus inventive (certains mouvements de caméra et prises de vue relèvent d’un travail minutieux, tels que le plan de l’œil ou pour accentuer l’impression de séquestration des héros par les zombies).
Seulement voilà, comme tout Fulci qui se respecte,
Zombi 2 ne fait fi de tout défaut. À commencer par ce scénario longuet, démarrant sur les chapeaux de roues pour mieux se viander dans des dialogues-fleuve dépourvus de dynamisme, une histoire de vaudou gentiment survolée, des rebondissements sans entrain ou simplement fébriles – l’attaque du requin aurait pu susciter un certain intérêt si le cascadeur nous montrait moins à quel point le squale se fout royalement de lui. Viennent ensuite ces personnages échappant de justesse aux stéréotypes mais agissant avec peu ou prou de logique : quelle bonne idée de scinder le groupe de survivants pour que l’une des moitiés se repose tranquillement au milieu de la jungle alors qu’une horde de morts-vivants affamés traîne dans les parages ! Outre ces facilités scénaristiques,
L’Enfer des Zombies se voit peuplé d’acteurs assez moyens, dont une
Tisa Farrow pas toujours convaincante.
Enfin, relativement au score du film,
Fabio Frizzi et
Giorgio Tucci ne peuvent que nous laisser perplexes. D’un côté, l’on se satisfera de thèmes additionnels expérimentaux, stridents, déstabilisants, et d’un thème principal entraînant, majestueux. De l’autre, les mêmes morceaux sont répétés tant de fois qu’ils en deviennent lassants voire énervants.
Bien que valant son pesant de cacahuètes,
Zombi 2 paraît bien inégal. Jonglant entre des embûches lourdes à porter (un scénario poussif, des protagonistes peu cohérents) et des scènes cultes – dont ce final fabuleux où les morts-vivants gagnent lentement la ville de New York… Ne serait-ce que pour cette fameuse séquence,
L’Enfer des Zombies vaut le coup d’œil !
Note : 14/20