VENDREDI 13
(Friday The 13th) – 1980 INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANSRéalisé par
Sean S. CunninghamÉcrit par
Victor MillerMusique de
Harry ManfrediniAvec
Adrienne King, Betsy Palmer, Jeannine Taylor, Robbi Morgan, Kevin Bacon, Harry Crosby, Laurie Bartram, Mark NelsonPremier volet d’une longue saga,
Vendredi 13 figure sans conteste au panthéon des slashers cultes. Ceci étant, à l’inverse de son prédécesseur
Halloween, le film de
Sean Cunningham commence à prendre de la bouteille et ne fait plus autant sensation. Tout d’abord en raison d'un scénario simpliste – un tueur extermine des moniteurs de colonie ayant pris siège au Camp Crystal Lake –, et des personnages stéréotypés qui le parcourent (la jeunesse insouciante et gentillette, les monos proprets, le tueur schizophrène, la scream-queen pas toujours cohérente ni convaincante dans ses réactions, etc.), ainsi que de ses retournements plus ou moins prévisibles – ce qui n’ôte nullement leur charme et leur efficacité visuelle (le surgissement de Jason en est un bel exemple). À ces faiblesses scénaristiques, il faut ajouter une réalisation ne se privant pas pour réitérer ce qui a déjà été fait auparavant, à savoir l’utilisation des prises de vue subjectives, des plans serrés et des scènes filmées caméra à l’épaule (plagiant presque le travail de
Carpenter sur son
Halloween). Par ce biais – aussi peu créatif soit-il –, force est d’admettre que
Sean Cunningham parvient à instaurer un climat de tension palpable, ayant quant à lui peu ou prou vieilli.
En dehors des clichés qui assaillent leurs personnages et d’un manque évident de professionnalisme, les acteurs font part d’une prestation relativement convaincante, notamment
Betsy Palmer en évitant autant que faire se peut la caricature. À noter la présence de
Kevin Bacon au casting, dont la performance est encore à des années-lumière du talent qu'on lui connaît aujourd'hui... Le score du métrage nous laisse, quant à lui, beaucoup plus dubitatif. Dans un sens,
Harry Manfredini développe un thème central fabuleux, à la fois haletant et captivant, en sus d’accompagnements secondaires tout aussi réussis. D’un autre côté, le compositeur ne fait que copier dans les grandes lignes le morceau de
Psychose créé par
Bernard Hermann. Par conséquent, les partitions de
Vendredi 13 sont magnifiques mais peu créatives. Au final, le film de
Sean Cunningham a beau sentir le déjà-vu (tant au niveau de la réalisation que de la musique) et pâtir d’un scénario fébrile, il ne démérite pas pour autant son statut de film culte.
Vendredi 13 est à ranger aux abords de
Massacre À La Tronçonneuse, Halloween, A Nightmare on Elm Street, et consorts.
Note : 14.5/20