Vendredi 13 – Chapitre 2 – Le Tueur du Vendredi (Friday The 13th – Part II) – 1981 Réalisé par
Steve MinerÉcrit par
Ron KurzMusique de
Harry ManfrediniAvec
Amy Steel, John Furry, Kirsten Baker, Stu Charno, Warrington Gillette, Adrienne KingUn an seulement après le cultissime
Vendredi 13 premier du nom,
Steve Miner – producteur de l’opus précédent – reprend les rênes d’une saga à l’aube de sa carrière. En premier lieu, reconnaissons à
Ron Kurz son audace pour avoir achevé la création de l’un des
boogeymen les plus charismatiques et les plus représentés du cinéma de genre. Même si Jason ne se montre pas sous son masque de hockey (mais sous un sac en toile rappelant étrangement
Elephant Man sorti l’année antérieure) ni aussi bourrin qu’à l’avenir, le personnage a l’étoffe d’un grand et n’a rien perdu de sa puissance. Jason mis à part, il faut bien avouer que
Ron Kurz n’innove pas tellement par rapport à l’épisode précédent. L’histoire tourne toujours autour de monos de colonie rôdant près du Camp Crystal Lake qu’un des membres de la famille Voorhees protège corps et âme. Contrairement au premier
Vendredi 13, cette suite s’enfonce dans une quantité de longueurs coinçant sérieusement avec notre attrait à l’égard du métrage. Au bout d’une demi-heure, le rythme devient affreusement lent, l’intrigue fade, et l’on s’ennuie jusqu’à piquer du nez devant l’écran. Heureusement, ce deuxième chapitre se voit marqué par une dernière partie haletante, stressante, parfois même flippante (Jason déboulant à toute vitesse dans sa cabane pour y retrouver sa fugitive, le même Jason surgissant du lit ou guettant sa proie armé d’une fourche).
Le gros point faible de ce
Chapitre 2 revient sans nul doute au jeu des acteurs. Si leur performance respective s’avère passable, ils ne parviennent guère à surmonter l’amas de clichés dont pâtissent leurs ego – la faute en revenant principalement à un scénario bafouant la psychologie de ses protagonistes et à une VF guère salvatrice. De son côté,
Steve Miner amène une réalisation plutôt couillue, soutirant intelligemment ce qui faisait la force du
Vendredi 13 précédent (prises de vue subjectives et séquences tournées caméra à l’épaule, notamment) afin de se le réapproprier et le perfectionner, tout en se dégageant suffisamment du matériau original. Le score de
Harry Manfredini ne subit que peu ou prou de modifications – même s’il se veut plus personnel, plus inquiétant et moins semblable à celui de
Psychose. Toutes choses bien considérées,
Vendredi 13 – Chapitre 2 ne risque point de supplanter son prédécesseur. Ceci étant, cette suite est loin d’être mauvaise. Tout au contraire,
Le Tueur du Vendredi ouvre la saga à de nouveaux horizons (l’arrivée de Jason) en y incluant, au passage, des scènes anthologiques telles que l’apparition furtive du
boogeyman devant la voiture de flic ou l’échange verbal entre un Jason psychotique et sa figure maternelle.
Note : 13.5/20