Le Zonard Extraterrestre en Chef
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| Sujet: Le Fantôme de L'Opéra (The Phantom of the Opera ― 1925) Jeu 7 Oct 2010 - 22:21 | |
| LE FANTÔME DE L’OPÉRA (THE PHANTOM OF THE OPERA ― 1925) Réalisé par Rupert Julian, Lon Chaney, Ernst Laemmle & Edward SedgwickAdaptation de Frank M. McCormack, Raymond L. Schrock, Elliott J. Clawson, Bernard McConville, Jasper Spearing, Richard Wallace, Walter Anthony & Tom ReedD’après le roman de Gaston TherouxAvec Lon Chaney, Mary Philbin, Norman Kerry, Arthur Edmond Carewe, Gibson Gowland, John St. Polis, Snitz Edwards, Virginia PearsonGénéralement omise lorsqu’on évoque les chefs-d’œuvre du cinéma muet, la première adaptation du Fantôme de L’Opéra mérite clairement d’être redécouverte et reconsidérée à sa juste valeur. À mi-chemin entre l’expressionnisme allemand passé (ses décors, ses tenues, ses maquillages rappellent Le Cabinet du Docteur Caligari) et les films d’épouvante à venir (Dracula et Frankenstein, tout particulièrement), le film de Rupert Julian surprend aujourd’hui encore. Une surprise que l’on doit tant aux choix esthétiques du réalisateur (décors somptueux, habile équilibre entre exposition et suggestion, exploitation ingénieuse des étalonnages rouge, vert, bleu et sépia de la pellicule) qu’à la performance magistrale de Lon Chaney, se jetant corps et âme dans son rôle, pour un résultat aussi touchant qu’effrayant — une réussite évidemment permise par la qualité des effets spéciaux de maquillages.
Pour autant, Le Fantôme de L’Opéra n’est pas exempt de tout défaut. Si des comédiens tels que Norman Kerry (Raoul de Chagny) et Arthur Carewe (Ledoux) se montrent irréprochables — leur duel du regard est, à ce titre, mémorable —, on ne peut pas en dire autant de Mary Philbin, dont la prestation s’avère inégale, partagée entre des mimiques adorables et des réactions certes théâtrales mais surtout excessives. En outre, le métrage de Rupert Julian affiche une longueur étonnante pour l’époque (un peu plus de 90 minutes), qui finit par lui desservir en faisant perdre un brin d’élan au récit.
Néanmoins, rien ne saurait amoindrir l’immense plaisir que l’on prend à découvrir ou redécouvrir cette première adaptation du roman de Gaston Theroux. De fait, le master original a beau souffrir des outrages du temps (pellicule abîmée, image qui tressaute), Le Fantôme de L’Opéra s’accompagne du charme des productions (muettes) de l’époque — un charme contre lequel les années ne pourront jamais rien. NOTE : 16/20 | |
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