COCO(2009)
DATE DE SORTIE :
18 Mars 2009 Réalisé par
Gad ElmalehÉcrit par
Gad Elmaleh & Caroline ThivelMusique de
Stéphane LopezAvec
Gad Elmaleh, Pascale Arbillot, Manu Payet, Jean Benguigui, Ary Abittan, Nicolas Jouxtel, Daniel Cohen, Gladys Cohen, Léane Grimaud, Noémie LvovskyNouvelle adaptation d’un sketch tiré du spectacle
La Vie Normale — après
Chouchou en 2003 —,
Coco narre le quotidien de son personnage éponyme, un père de famille milliardaire et mégalomane dont la seule vocation est d’« éclater » les gens, et qui tient à transformer la future bar-mitsva de son fils en événement national.
Gad Elmaleh ne fait ici qu’étoffer les grandes lignes du sketch initial, et c’est bien là la faiblesse principale de
Coco. La première partie s’avère très convaincante, certes — notamment grâce à ses gags bien sentis, ses jeux de mots amusants, et la surenchère permanente empruntée par Coco (décors grandiloquents, fringues clinquantes, personnalité extravertie). Mais le problème réside dans un scénario guère innovant (par rapport au sketch, à l’humour de
Gad Elmaleh et à la comédie française en général) ; un scénario qui avance à pas de loup pour bientôt s’enliser dans un humour convenu et dans un récit répétitif. Conséquence : le dynamisme et la fraîcheur du début s’étiolent progressivement jusqu’à patauger dans la semoule. Et surtout jusqu’à un final bâclé, facile, qui laisse beaucoup de sous-intrigues en plan (qu’advient-il de la maladie de Coco, de ses relations familiales, de sa fête au Stade de France ?). Un final qui a le seul mérite de clore
Coco sur une « blague qui tue »...
Côté technique,
Gad Elmaleh en est à sa première réalisation et cela se ressent grandement. Mise en scène académique tout du long, flous et cadrages parfois hasardeux, montage casse-gueule (les postures en champ/contrechamp correspondent rarement), photographie banale... Des erreurs pardonnables pour un premier essai cinématographique, mais qui font évidemment taches dans une superproduction de plusieurs millions d’euros ! De surcroît, la liberté d’improvisation vantée par le metteur en scène livre surtout les comédiens à eux-mêmes, dont les mimiques ou les gags bonus ne séduisent pas vraiment. Reste une bande-son appréciable, mélangeant habilement l’énergie des beats hip-hop à l’élégance des chansons orientales. Pas de quoi se pâmer devant
Stéphane Lopez, mais un accompagnement sonore dynamique, bien en phase avec l’univers du protagoniste, et qui donne souvent envie de remuer les pieds. Au final,
Coco ne déçoit pas plus qu’il ne convainc. Comme on pouvait le craindre,
Gad Elmaleh signe une comédie sympathique mais sans plus ; une histoire un peu plus attachante que
Chouchou mais vite redondante et insuffisamment fouillée. Malgré les quelques qualités de
Coco, il est clair que
Gad Elmaleh a loupé son pari : celui d’« éclater » le public.
NOTE : 12/20