Fantômes Contre Fantômes
(The Frighteners) – 1996 Réalisé par
Peter JacksonÉcrit par
Franck Walsh & Peter JacksonMusique de
Danny ElfmanAvec
Michael J. Fox, Trini Alvarado, Peter Dobson, John Astin, Jeffrey Combs, Dee Wallace Stone, Jake Busey, Troy Evans«
La Mort n’est pas une bonne façon de vivre. »
Entre
Braindead (film gore par excellence) et
King Kong (blockbuster par excellence),
Peter Jackson connut une période de transition du nom de
Frighteners. Or, sans le gore et sans le budget équivalent au PIB d’un pays d’Afrique, que reste-t-il ? Tout simplement l’une des meilleures comédies d’horreur/SF que le cinéma ait connue. Après un début fracassant, haletant – dans lequel une femme est poursuivie par un spectre sortant des murs –, le récit laisse progressivement place à une comédie décomplexée, bourrée de gags, de personnages hilarants comme de scènes d’angoisse foutrement réussies. Dans cette histoire, Frank Bannister se sert de ses pouvoirs parapsychiques et de ses relations avec les fantômes pour arnaquer les gens suffisamment crédules. Jusqu’à ce qu’un esprit, vêtu d’une cape sombre et équipé d’une faucheuse, ne vienne dérober les âmes de victimes bien vivantes. Même si l’équilibre apparaît parfois trouble entre humour et horreur, et même si le milieu du métrage accuse une certaine baisse de régime,
Peter Jackson frappe fort, que l’on soit amateur de Science-Fiction ou non.
Outre ce scénario frais, original et délirant,
Fantômes Contre Fantômes jouit avant tout d’une réalisation sans pareil, pourvue de plans serrés volontairement exagérés, de travellings hallucinants et autres mouvements de caméra grandioses, révélant une mise en scène calculée au millimètre près, sachant doser efficacement effets spéciaux (chiadés) et prises de vue réelles. En 1h45,
Peter Jackson ébahit les yeux de son spectateur via une créativité technique débordante et emplissant la moindre parcelle de la pellicule. Mais tous ces efforts auraient été vain sans l’intervention d’acteurs hors-pair. Heureusement, le casting se trouve en adéquation parfaite avec l’« esprit » du film. Comme à l’accoutumée,
Michael J. Fox fait preuve d’une prestation juste et sans faille.
Jeffrey Combs explose l’écran et le « riromètre » de l’audience, dans la peau de ce médium déglingué, obsessionnel, ne supportant pas le cri des femmes, et dont chaque apparition est à se pisser dessus.
John Astin tient une performance mémorable dans ce rôle de cow-boy fantôme, tirant sur tout ce qui bouge (aux sens littéral et figuré du terme !).
Jake Busey et
Dee Wallace Stone incarnent à merveille ce tandem de psychopathes meurtriers. Et l’on a même droit à la présence de
Troy Evans en flic…pour changer (sachant qu’il détenait déjà un rôle de flic dans la série
Urgences) ! Il ne faudrait pas non-plus oublier l’excellent score de
Danny Elfman, nous conviant, encore une fois, à des mélodies envoûtantes, des partitions horrifiques travaillées avec minutie, et à d’autres thèmes tous plus captivants les uns que les autres au tympan du mélomane.
L’on pourrait tergiverser pendant des heures sur le compte de
Fantômes Contre Fantômes tant ce métrage est à retenir parmi les classiques du cinéma d’horreur. Une œuvre osée (le tueur du film veut faire concurrence à des
serial killers bel et bien réels !), n’hésitant pas à se foutre gentiment de la gueule des films de fantômes, et nous démontrant surtout quel réalisateur et scénariste talentueux est
Peter Jackson. Aussi culte que
Braindead ou
Bad Taste,
Fantômes Contre Fantômes nous fait seulement regretter 2 choses : que
Michael J. Fox soit trop atteint par la maladie de Parkinson pour continuer à jouer ; et que
Peter Jackson ait abandonné le cinéma d’auteur pour Hollywood… Revenez nous voir, les gars !
Réalisation : 4/5
Histoire : 4/5
Acteurs : 4/5
Musique : 4/5Note : 16/20