RESIDENT EVIL : EXTINCTION (2007)Réalisé par
Russell MulcahyÉcrit par
Paul W.S. AndersonMusique de
Tyler Bates & Charlie ClouserAvec
Milla Jovovitch, Oded Fehr, Ali Larter, Iain Glen, Ashanti, Christopher Egan, Spencer Locke, Matthew Marsden, Linden Ashby, Mike Epps Une fois n’est pas coutume, ce chapitre de la saga
Resident Evil plaira avant tout (et presque uniquement) aux fans des jeux vidéo. Après une introduction peu fidèle à la franchise
Capcom (
Resident Evil) et un hommage sincère (
Apocalypse),
Paul Anderson situe cette fois-ci l’action dans un cadre inattendu (les déserts du Nevada), pour y développer une intrigue inégale – séquences sanglantes et burnées (voir la boucherie orchestrée par Alice) versus dialogues gnangnan et éléments surnaturels dispensables (l’embrasement des corbeaux est très beau mais fait vraiment tache dans un film de morts-vivants). Quitte à parler des faiblesses de l’épisode, autant aborder le cas des comédiens et des personnages qu’ils occupent.
Milla Jovovitch n’a pas plus de talent qu’à l’accoutumée mais se la pète moins qu’avant (c’est déjà ça !). Idem pour
Oded Fehr et son acolyte
Mike Epps, dont on se serait volontiers passés. En plus de personnages soit à côté de la plaque (qui peut me dire ce que fout
Ashanti dans le casting ?!), soit mal développés (Claire Redfield, Albert Wesker), soit absents (où est donc passée Jill Valentine ?).
Mais, ces imperfections mises à part,
Extinction vient sans conteste supplanter ses deux prédécesseurs… sur certains points, ceci dit.
Russell Mulcahy a su redonner de l’éclat à une réalisation alors mal en point (en dépit de morts-vivants parfois très mal mis en scène). Ce, grâce à une photographie radieuse et une tenue de caméra soignée – renvoyant plus bas que terre l’académisme de
Paul Anderson et les tremblotements intempestifs d’
Alexander Witt. De leur côté,
Tyler Bates et
Charlie Clouser livrent un score admirable, harmonisant et restructurant les compositions de
Marylin Manson et
Jeff Danna, pour un rendu explosif – à base de mélodies lancinantes et de thèmes rock. Plus qu’une suite logique,
Extinction se voit aussi et surtout comme l’apothéose des deux premiers
Resident Evil. Malgré l’éradication de Raccoon City, le Virus-T a désormais infesté la planète entière, transformant cette dernière en un vaste désert aride peuplé de morts-vivants, obligeant les quelques survivants à fuir en permanence. Si, contrairement à
Apocalypse,
Paul Anderson prend énormément de distance par rapport aux jeux vidéo ; il n’oublie pas pour autant de leur adresser quelques clins d’œil bienvenus :
Resident Evil 2 (la mutation du scientifique) ;
Code Veronica X (l’histoire parallèle mêlant Albert Wesker et Claire Redfield, la fuite vers l’Alaska). Outre les allusions faites aux jeux
Capcom, le scénariste rend également hommage à d’autres métrages. Tels que
Les Oiseaux d’
Alfred Hitchcock (le rassemblement et l’attaque des corbeaux) ;
Le Jour des Morts-Vivants de
George Romero (les tentatives pour apprivoiser les zombies) ;
La Planète des Singes (pour ses décors urbains ensablés) ; les westerns de
Sergio Leone ; la trilogie
Mad Max ; et même le premier
Resident Evil (les « tests » du Projet Alice).
Pour conclure, il serait injuste et malvenu de ranger la trilogie
Resident Evil parmi les adaptations de jeux vidéo nanardesques de type
House of the Dead ou
Alone In The Dark. Extinction nous rappelle avec vigueur que, malgré leurs défauts évidents, les scénarii de
Paul Anderson se veulent des retranscriptions tantôt recevables tantôt chiadées des jeux vidéo originaux. Les 3 volets n’arrivent pas à la hauteur des opus de la filiale
Capcom mais demeurent ce qu’ils ont toujours été, à savoir des compléments tout à fait convenables.
En attendant un 4e
Resident Evil…
Note : 15/20