Hostel (2005) Écrit & Réalisé par
Eli RothMusique de
Nathan BarrAvec
Jay Hernandez, Derek Richardson, Eythor Gudjonsson, Jan Vlasak, Barbara Nedeljakova, Rick Hoffman Deuxième long-métrage, premier gros succès pour le très prometteur
Eli Roth. Avec une histoire simpliste mais efficace – 3 jeunes insouciants s’aventurent en Slovaquie pour le tourisme sexuel avant de se réveiller dans leur pire cauchemar, une bâtisse délabrée où toutes les tortures inimaginables sont possibles -,
Eli Roth réalise ce qui est sans doute le film gore à plus gros budget de toute l’histoire du cinéma de genre. Épaulé par
Mister Quantin Tarantino,
Roth nous convie à une première demi-heure de débauche franchement longuette et futile – quoique, entre 2 scènes inutiles,
Roth introduit discrètement de petits éléments qui feront toute l’intrigue et permettront à
Hostel de s’emboîter admirablement bien - mais ce, avant de nous balancer en pleine tronche des scènes gore assez
soft mais bougrement dérangeantes.
Hostel nous vomit en effet des découpages de doigts, un aperçu d’émasculation, des coups de perceuses dans les jambes et le torse, une énucléation (sordide) par chalumeau, un découpage de tendons d’Achille, des égorgements, des autopsies médicales ou barbares (au choix), des écrabouillements de tête, et j’en passe. Si le gore n’est quantitativement pas dominant, qualitativement c’est tout autre chose. Contrairement à d’autres productions gorifiques (
Guinea Pig, Cannibal Holocaust, etc.),
Hostel bénéficie d’un budget conséquent et ça se sent à l’écran. Difficile de ne pas être écœuré par ces sévices corporels dégueulbifs, que l’on soit fan de gore affirmé ou débutant.
Bien que ce soit l’attrait majeur de ce film,
Hostel ne se résume pas à une effusion de boucheries en tous genres. En dépit d’un abord somme toute conventionnel,
Eli Roth instaure quelques jolis mouvements de caméra et prises de vue à son œuvre. Les plans peuvent sembler branlants et casse-gueule, ils révèlent en fait une parfaite maîtrise de la caméra. Que ce soit lorsque Paxton arrive dans l’usine désaffectée, quand il se fait traîner dans les décombres de l’endroit, ou quand il court chercher son amie en pleine séance de torture. Juste convaincants dans la première partie du métrage, les acteurs déploient leurs véritables talents dans la seconde. Particulièrement
Jay Hernandez (
World Trade Center) dont la performance est irréprochable, pour un rendu affreusement réaliste.
Mais
Hostel comporte aussi et surtout un excellent score musical signé
Nathan Barr. Jamais entendu pareilles compositions ! Effrayantes, mélodieuses, grandioses, ronflantes, inquiétantes, jouissives, pleines d’espoir ; c’est un peu tout ça en même temps. Le travail du prodige
Nathan Barr s’écoute avec toute notre attention, dans le film comme en dehors. Avec cette seule et unique bande-son,
Nathan Barr se propulse au rang des compositeurs les plus prometteurs de ce 21e siècle.
Danny Elfman, John Williams, Howard Shore ont peut-être trouvé leur successeur… du côté des films d’horreur, en tout cas.
En bref, on attend la suite avec impatience. Sans qu’on puisse l’expliquer, que l’on soit dégoûté ou non,
Hostel procure un plaisir coupable duquel on ne saurait se détacher. Loin d’être parfait,
Hostel se veut tout de même un véritable coup d’éclat dont on ne peut que reconnaître le potentiel.
Réalisation : 4/5
Musique : 5/5
Histoire : 4/5
Acteurs : 4/5Note : 17/20