Le Jour des Morts-Vivants 2 : Contagium

Réalisé par James Dudelson & Ana Clavell
Écrit par Ana Clavell

Musique de Chris Anderson
Avec Laurie Maria Baranyay, Steve Colosi, John F. Henry III, Justin Ipock, Julian Thomas, Stephan Wolfert





Comment expliquer le fait que les morts reviennent à la vie ? Romero avait brillamment contourné la question pour se concentrer sur la satire sous-jacente à un tel thème. Plutôt que de laisser cette interrogation en suspens, James Dudelson et Ana Clavell ont préféré nous confier leur vision de la chose. Les origines des morts-vivants avaient beau être multiples (pandémie d’un virus inconnu, contamination, manipulations secrètes, accident nucléaire, infections dues à des morsures animales…), les deux réalisateurs se sont arrangés pour choisir la pire de toutes. Dans Contagium, le virus provient tout simplement d’un projet militaire impliquant des entités extraterrestres – bien que ces dernières ne soient jamais clairement dénoncées. En gros, voilà comment annihiler en un rien de temps la crédibilité d’un scénario. Cette préquelle de La Nuit des Morts-Vivants et de Land of the Dead (mais suite du Jour des Morts-Vivants – vous suivez toujours ?) se transforme rapidement en une mascarade des plus navrantes.



Non seulement Ana Clavell pioche dans les jeux Resident Evil, X-Files, les métrages de Romero (Dawn of the Dead principalement), et dans L’Armée des Morts pour établir un semblant de script, mais elle se révèle en plus être une piètre réalisatrice. Et James Dudelson ne lui ait pas d’un grand secours. Entre une mise en scène foireuse – dans laquelle les acteurs ne savent visiblement pas s’ils sont censés incarner un personnel soignant ou un patient psychiatrique (chacun joue de la même manière !) –, une tenue de caméra tremblotante, une réalisation sans potentiel, de gros clichés ambulants en guise de personnages (le gentil psy, le médecin tyrannique, les sujets cliniques sortis tout droit d’un téléfilm du dimanche), une histoire poussive en plus d’être tirée par les cheveux, et une musique qui en fait des tonnes (partant dans des thèmes horrifiques aigus alors qu’il ne se passe rien d’angoissant !?) ; on comprend vite pourquoi Le Jour des Morts-Vivants 2 s’est d'emblée rangé dans la case des Direct-to-Video.





Et dire que Mad Movies l’avançait comme un film extrêmement gore… À part des cadavres putréfiés encore en vie, des blessures suintant le faux sang et la colle superglu, et des morts-vivants qui font semblant de déchiqueter des survivants juste en secouant la tête, Contagium ne souffle pas un pet de gore à l’horizon. La plupart des boucheries sont simulées et dissimulées ; du coup, on ne tarde pas à s’emmerder de pied ferme. Même si l’ensemble du métrage n’est pas aussi mauvais, Le Jour des Morts-Vivants 2 fait honte à son homonyme et n’apporte rien de neuf au mythe des zombies. À éviter.





Note : 6.5/20