Souviens-Toi... L'Été Dernier 3

INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANS

Réalisé par Sylvain White

Écrit par Michael Weiss
Musique de Justin Burnett
Avec Brooke Nevin, David Paetkau, Torrey DeVitto, Ben Easter, Seth Packard, KC Clyde





Quelle idée de faire suite à deux immondes navets ? Après nous avoir cramé la rétine avec le jeu désastreux de Jennifer Love Hewitt, les producteurs en remettent une couche, histoire de clore la saga comme une trilogie ou, malheureusement, de repartir sur de nouvelles bases… Quoique, en matière d’innovation, Michael Weiss ne prendra pas beaucoup de risques puisqu’il nous ressert la copie conforme du premier opus : on change les décors – les falaises sont remplacées par les montagnes du Colorado – et on suit le développement exact du produit original (en y incorporant, au passage, un prologue évoquant étrangement Destination Finale 3…). Ainsi, une bande de jeunes troufions deviennent les auteurs d’un accident mortel. Après s’être concertés, les couillons se jurent de n’en parler à personne. Et hop ! L’action se situe subitement 1 an plus tard… Là, on retrouve les mêmes destins brisés, chacun ayant abandonné ses projets de carrière pour se laisser bouffer par le remords. Ensuite, la poufiasse principale reçoit des messages lui apprenant que quelqu’un sait ce qu’elle a fait l’été dernier. Du coup, elle retourne voir son ancienne meilleure amie. Toutes deux rendent visite aux 2 blaireaux impliqués dans l’accident (dont l’un joue les gros bras afin de mieux ressembler au personnage masculin du volet de 1997). Le premier crétin se fait trucider pendant que la 2e greluche se trémousse sur scène durant un concert (soit la version moderne du défilé de Souviens-Toi…L’Été Dernier), avant de se faire tuer à son tour. La suite, on la connaît : la blondasse et son boyfriend combattent le tueur au crochet et réussissent à y mettre un terme de manière simpliste, du moins jusqu’au cliffhanger de rigueur…





Voilà. À quelques détails près (Ben Willis se transforme en une pâle copie de Candyman et de Jason Voorhees), Souviens-Toi…L’Été Dernier 3 pourrait passer pour le remake du film de Gillepsie. Toutefois, l’on aurait tort de réduire cette suite au plagiat éhonté commis par un scénariste sans talent ni inspiration. Si les personnages stagnent dans les stéréotypes que la saga a toujours connus (aucun ne porte le deuil au moment où l’un des protagonistes crève comme une merde ; ces bouffons répètent de rester ensemble mais n’ont de cesse de se séparer), les acteurs se montrent plus convaincants que leurs aînés bien que le niveau reste inférieur à la moyenne car trop surfait.
Excepté l’emprunt flagrant d’une séquence (les prises d’alcool du protagoniste tourmenté, sur fond d’accords rock) au Man on Fire de Tony Scott, la réalisation nerveuse de Sylvain White s’avère de toute beauté. Nantie de plans mouvants, d’une pellicule terne magnifiquement bien maîtrisée et de prises de vue proches du cinéma d’auteur, la mise en scène de Souviens-Toi…L’Été Dernier 3 prend d’emblée un charme fou. Charme qu’accroît considérablement la bande-son grinçante, stridente, voire expérimentale, de Justin Burnett – en dépit de morceaux rock déjà plus conventionnels. Quoiqu’il en soit, tant que Michael Weiss sait se montrer discret à l’écran, Sylvain White et Justin Burnett prennent le temps de nous faire oublier dans quelle saga merdique nous avons mis les pieds et nous plongent dans un univers cinématographique glacial, oppressant, sans fioriture, tout simplement superbe. De quoi compenser plus ou moins bien un scénario fade, prévisible, soporifique et dépourvu de tout suspense. Sans être indispensable, Souviens-Toi…L’Été Dernier 3 fait de l’ombre à ses prédécesseurs, et perd en divertissement ce qu’il gagne en qualité visuelle. Et vous, qu’avez-vous pensé du métrage de Sylvain White ?



Réalisation : 3.5/5
Musique : 3.5/5
Acteurs : 2/5
Histoire : 0/5

Note : 9/20