Quitte à se vanter d’être le « dernier film d’horreur », autant se donner les moyens d’une telle prétention en amenant un produit inédit, irrévérencieux et satirique. Ce qui n’était visiblement pas dans les intentions de
Julian Richards et
James Handel. C’est bien simple :
The Last Horror Movie n’est qu’une pâle copie remâchée du
C’est Arrivé près de chez Vous de
Rémy Belvaux et
André Bonzel, agrémentée d’emprunts plagiaires à l’
American Psycho de
Mary Harron. La majorité des éléments appartenant aux métrages précités sont ici repris sans aucune saveur ni intelligence, d’où un résultat poussif, déjà vu et mal agencé.
Pour faire court, un tueur en série efface la VHS d’un vidéoclub pour livrer un témoignage vidéo de son quotidien tumultueux, partagé entre ses proches, son métier officiel et ses exactions officieuses.
Cet unique synopsis suffisait à nous mettre la puce à l’oreille. Pourtant,
Julian Richards semble s’être donné du mal pour plagier jusqu’à la moelle
C’est Arrivé près de chez Vous et pour éviter que son œuvre bénéficie de la moindre originalité. L’assassinat des facteurs ; la visite chez les amis, les parents et la grand-mère ; les passages dans le bar ; l’étranglement filmé de près ; la mort du cameraman ; la projection privée d’un film sur pellicule... Bref, tout semble être réuni pour que l’absence de créativité de
Richards et
Handel saute aux yeux du spectateur dès les premières minutes.
Histoire d’enfoncer le clou, les pseudo scénaristes introduisent un clone faiblard de Patrick Bateman en guise de personnage principal. Clonage qui se ressent dans la voix-off omniprésente, dans la personnalité du protagoniste (narcissisme démesuré, sociopathie) ou dans son apparence Bon Chic Bon Genre.
Difficile dès lors de trouver la moindre qualité à
The Last Horror Movie. D’autant que
Richards ne prend même la peine de soigner son ouvrage. Le charme et l’aspect réaliste de la photographie Noir & Blanc de
C’est Arrivé près de chez Vous sont remplacés par un visuel numérique fadasse, peuplé de flous horribles, de meurtres hors-champ sans audace ou, à l’inverse, de trucages spéciaux tellement bidon que l’on devine l’astuce au premier coup d’œil.
Et, inévitablement,
Richards et
Handel tentent de reproduire l’aspect satirique inhérent à
American Psycho et au film de
Belvaux et
Donzel. Sans talent, les deux scénaristes ne font que se casser les dents et aboutissent à une critique sans consistance d’une société moderne voyeuriste.
Ajoutez à ce tableau chaotique des acteurs qui en font des tonnes (loin des interprètes vrais et naturels de
C’est Arrivé près de chez Vous), des personnages antipathiques (le cameraman est un demeuré fini, dépersonnalisé) ainsi qu’une bande-son sans aucun attrait ; et vous obtenez
The Last Horror Movie. Un métrage prétentieux et plagiaire qui ne mérite pas une seule seconde d’attention. Vous gagnerez votre temps à revoir en boucle
C’est Arrivé près de chez Vous et
American Psycho, deux œuvres magistrales et inégalées qui n’ont rien perdu de leur puissance.