Le Serpent d'Eric Barbier Synopsis: Après avoir été accusé à tort de viol par un mannequin, un photographe récemment divorcé découvre qu’il est l’objet d’une vengeance ourdie par un ancien camarade de lycée devenu détective privé.Il semble que la mode soit au thriller, en France. Il y a un peu plus d’un mois, j’ai découvert le très bon
Ne le dis à personne de
Guillaume Canet. Mais, il y a aussi
Matthieu Kassovitz, avec
Les Rivières Pourpres et
Régis Wargnier, avec le
Pars vite et reviens tard, qui ont aussi collaborés à faire du thriller, un genre de plus en plus populaire, sur le vieux continent. Cette fois-ci, c’est
Eric Barbier qui a décidé de mettre en scène, un thriller mettant en vedette les acteurs
Yvan Attal et
Clovis Cornillac.
Pour son troisième long métrage,
Eric Barbier a choisit d’adapter le roman
« Plender », de l’écrivain britannique
Ted Lewis. À partir de ce roman,
Barbier a tout mis en place, pour faire en sorte que son film soit un pur thriller. Tout d’abord, il s’est entouré d’un très bon casting.
Clovis Cornillac, dans un rôle de maître chanteur brutal et sans remords et
Yvan Attal, jouant le rôle d’un photographe au bord de la crise de nerf pour cause de divorce, offrent tous deux de solide performance. Les deux acteurs sont d’une grande efficacité dans les rôles principaux, formant un duo remarquable. Les seconds rôles ne sont pas en reste, avec un
Pierre Richard très juste en avocat manipulé et
Simon Abkarian, très intense, en avocat, faisant tout pour aider le personnage d’
Yvan Attal.
Ensuite,
Barbier, avec la collaboration de
Trân-Minh Nam, a écrit un scénario dont l’intrigue est véritablement emballante et habilement ficelée. Le thème de la vengeance est au coeur de ce récit. Mais,
Barbier s'en approprie fermement le traitement, en passant du point de vue original du vengeur à celui de la victime. De plus, l’histoire a le mérite de tenir la route, jusqu’à son dénouement. Certains trouveront peut-être le début un peu long, mais quand tout finit enfin par décoller, le tout devient rapidement des plus captivant.
Et finalement, le cinéaste réussit à créer, avec habileté et savoir-faire, des atmosphères captivantes, qui transportent les spectateurs à grands coups de frissons.
Barbier a le sens du cadre et sa mise en scène y gagne en ampleur. Tout comme son appropriation de l'espace, remarquable, qui exploite les possibilités de chaque lieu avec intelligence. Les visages sous tension bénéficient d'un éclairage travaillé aux teintes sombres et inquiétantes. Mais,
Le Serpent ne se limite pas qu'à un film de genre. Les tourments des personnages, très développés, apportent une dimension humaine trop souvent abandonnée au profit du suspense. D'ailleurs, c'est à ce niveau que le film pêche par moment. À force de vouloir accentuer les blessures des personnages, il finit par casser le rythme. Bien sûr, des rebondissements viennent ponctuer l'histoire de façon spectaculaire, mais on tarde à vraiment rentrer dans l'intrigue principale, dans le noyau dur de cette vengeance à double sens.
Le Serpent n'atteint peut-être pas le rang de film référence, mais il reste un thriller soigné et ambitieux. Le film de
Barbier a tous les éléments d’une réussite. Une intrigue habillement ficelée, des acteurs en grande forme et une réalisation bien rythmée. Il faut aussi que je souligne, que la finale prend à contre-pied le final classique du thriller hollywoodien.
Note: 17/20