La Clef

Le déroulement de l'intrigue est assez fainéant, on sent bien là l'envie de servir à peu près la même recette que Ne Le Dis à Personne, réalisé deux ans auparavant par un Guillaume Canet au sommet de sa forme. La Clef nous plonge dans un récit proche de celui du dit film mais dans une toute autre tournure afin de ne pas passer pour le petit frère du modèle. Et bien l'exercice s'avère délicat car le réalisateur peine à maintenir le spectateur, seule l'intrigue qui concerne un acte vieux de plus de 32 ans semble à peu près correct, au final le film pêche par un certain manque d'envergure pour réellement remporter l'adhésion.
Le jeu des comédiens est excellent mis à part Marie Gillain qui ne donne pas tout son potentiel, sinon Guillaume Canet est comme toujours aussi charismatique. Ce qui frappe encore plus à l'oeil c'est Thierry Lhermitte dans un contre emploi, quasiment irreconnaissable, un joli jeu très efficace de noirceur et une Vanessa Paradis toute aussi frappée et torturée d'autant plus que le destin de leurs personnages étant très lié l'un de l'autre, nous assimilons bien le pourquoi d'une telle déchirure des sentiments. Même Josiane Balasko y va d'une interprétation exquise de crédibilité. Malgré ce bon jeu d'acteur qui lui apporte une qualité importante, le film rate le coche et aurait pu être bien plus palpitant, en utilisant mieux la gestion de la chronologie des faits. Un sympathique thriller français qui possède une noirceur plus profonde que Ne Le Dis à Personne mais qui ne restera pas malgré tout dans les mémoires.