DEMENTIA 13 (1963)
INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANSÉcrit & Réalisé par
Francis Ford CoppolaMusique de
Ronald SteinAvec
William Campbell, Luana Anders, Bart Patton, Mary Mitchell, Patrick Magee, Ethne Dunn, Peter ReadSYNOPSISToute la famille est réunie autour de Lady Haloran pour discuter de son testament. Une belle occasion pour ressasser de vieilles rancœurs et exorciser un terrible secret de famille. C’est le moment que choisit un tueur à la hache pour éliminer un à un les membres du clan.Oubliez
Vendredi 13. Oubliez
Massacre À La Tronçonneuse. Oubliez
Suspiria et compagnie.
Dementia 13 est
LE premier
slasher de l'histoire du Cinéma. Pour
Francis Ford Coppola, premier métrage, premier chef-d'oeuvre...ou presque ! Presque, parce que le futur réalisateur du
Parrain avait auparavant réalisé un film érotique
soft dont il préfère taire l'existence. Et presque, parce qu'il manque un je-ne-sais-quoi à
Dementia 13 pour être considéré comme un chef-d'oeuvre. Quoiqu'il en soit, ce film permet à
Coppola de se faire la main, et nous permet par là-même de contempler le talent précoce du réalisateur. Via une mise en scène irréprochable, des plans américains excentrés, des contre-plongées, des jeux entre obscurité, flous et clarté,
Dementia 13 distille une ambiance angoissante, proche de la nausée.
Mais la bande-son de sieur
Ronald Stein n'est pas étrangère à l'histoire. Bien qu'il ait tendance à pousser l'angoisse musicale un peu trop loin, le score de
Dementia 13 met en avant des compositions horrifiques haletantes, saisissantes, sublimes. Concernant les acteurs, on reste partagé entre la satisfaction et le manque de professionnalisme. D'un côté,
Luana Anders nous éblouit de son talent. De l'autre,
Bart Patton peine à nous convaincre. Mais
Patrick Magee et
William Campbell donnent définitivement le change par leur prestation froide, réservée et troublante.
Malheureusement,
Coppola n'est pas aussi bon scénariste que réalisateur. Du coup, on se retrouve avec une histoire bateau, parfois ennuyeuse, dont le seul attrait réside dans son originalité. Ainsi, un tueur à la hache décime toute une famille de riches aristocrates réunie pour la célébration funéraire de Kathleen, petite fille s'étant noyée dans le marais des années auparavant. En réalité,
Dementia 13 surprend davantage par ses meurtres à la hache particulièrement violents (quoique vieillis) et son exposition sans-gène de la sexualité (pour l'époque évidemment,
American Pie est encore loin).
Et puis merde ! trêve de plaisanteries,
Dementia 13 est un chef-d'oeuvre à part entière. Ses maigres défauts ne sauraient nuire au produit final.
Coppola instaure un métrage marginal, à mi-chemin entre la poésie baudelairienne et le
slasher.
Réalisation : 4/5
Histoire : 3.5/5
Acteurs : 4/5
Musique : 4/5Note : 15.5/20