Hellraiser III : L’Enfer sur Terre
(Hellraiser III : Hell on Earth) – 1992 Réalisé par
Anthony HickoxÉcrit par
Peter AtkinsD’après une histoire de
Peter Atkins & Tony RandelMusique de
Randy MillerAvec
Terry Farrell, Doug Bradley, Paula Marshall, Kevin Bernhardt, Ken CarpenterLa piètre qualité de l’épisode mise à part, reconnaissons à
Hellraiser III une certaine originalité, là où d’autres se seraient contenté de faire du copié/collé. Dans cette suite, une journaliste, Joey Summerskill, enquête sur la mort étrange d’un jeune homme, retrouvé enchaîné et torturé. Pour approfondir ses recherches, elle fait appel à Terri, une amie du défunt, qui lui apprend que le décès est lié à une mystérieuse boîte capable de ramener sur Terre des créatures venues de l’Au-Delà. Bref, l’histoire innove mais se voit dynamitée par une touche de ringardise kitsch et par une flopée de personnages stéréotypés vraiment très laids. Ringardise qui passe par des trucages spéciaux tartes, des facilités aberrantes dans le scénario, des rebondissements risibles, des dialogues franchement cons (ne surtout pas passer à côté des répliques cucul-la-praline de la journaliste !) et des décors de studio qui sont loin de créer l’illusion. Ceci dit,
Hellraiser III possède également des passages mémorables tels que le massacre dans le boîte de nuit (où peaux arrachées, chaînes ensanglantées, crochets acérés, fusent de partout) ainsi que la séquence de l’église où Pinhead prend un malin plaisir à reconstituer la Cène à sa manière (avec des extractions de clou bien dégueulasses !).
Si la réalisation d’
Anthony Hickox – qui tente désespérément de personnaliser son approche via des plans en plongée/contre-plongée – et la musique de
Randy Miller – se contentant de reprendre bêtement le thème de
Christopher Young et de plaquer des morceaux rock un peu au hasard – passent encore, le défaut majeur de
Hell on Earth réside dans l’interprétation des acteurs. Certains ne font qu’empirer la stupidité de leur personnage ; tels que
Terry Farrell en journaliste de bas étage (sonnant faux à chaque seconde),
Paula Marshall en adolescente stéréotypée à outrance, et
Kevin Bernhardt (faisant preuve d’une prestation tout simplement catastrophique dans la peau de ce cliché de fils de riche narcissique). D’autres ruinent leur apparition en raison de personnages mal développés et involontairement ridiculisés ; c’est le cas pour
Doug Bradley et son rôle de leader des Cénobites, incorporé à des situations grand-guignolesques anéantissant le charisme de l’acteur (qu’il s’agisse des clous en plastique ornant son visage, de cette statue lui faisant des oreilles décollées, ou de ces éclairages flashy discréditant l’obscurité du
boogeyman). Heureusement,
Peter Atkins – qui se permet un cameo dans la peau d’un barman – prend le temps de soigner son final (bien que foiré par la performance de
Terry Farrell) et de créer de nouveaux Cénobites dont les particularités respectives sont en rapport avec leurs us et coutumes. Malheureusement, lesdits Cénobites paraissent plus grotesques qu’effrayants et, par conséquent, entravent un peu plus la crédibilité du métrage.
Au final,
Hellraiser III n’est pas aussi lamentable que dans mon souvenir. L’heure est au grand-guignol et l’univers de
Clive Barker en prend un coup dans les valseuses. Mais ce 3e opus a au moins le mérite de divertir de temps à autre (entre deux roupillons !).
Cameo furtif d'Anthony Hickox
...Note : 9.5/20