La Tempête du Siècle (Storm of the Century) – 1999 Réalisé par
Craig R. BaxleyÉcrit par
Stephen KingMusique de
Gary ChanyAvec
Tim Daly, Colm Feore, Debrah Farentine, Casey Siemaszko, Jeffrey DeMunn, Julianne Nicholson, Dyllan Christopher«
Né dans le péché… »
Sous ses airs de téléfilm niais,
La Tempête du Siècle abrite l’une des meilleures adaptations d’un roman de
Stephen King. On pourrait lui reprocher sa longueur excessive mais force est d’admettre que ces 3h25 de métrage ne comportent aucune lenteur, distillant au contraire un suspense haletant et prenant. Dans cette histoire, un être mystérieux du nom d’André Linoge débarque sur l’île paisible de Little Tall. Très vite, les habitants se rendent compte que Linoge sait bien des choses à leur sujet, jusqu’à connaître leurs secrets les plus intimes. Son message est clair : il faut lui donner ce qu’il veut et il s’en ira. Seulement, personne ne sait encore ce qu’il veut…
Voilà une intrigue propre à ce cher
Stephen King ! Comme d’habitude, cet auteur à succès en profite pour redorer le blason de la religion chrétienne, enchaînant les versets de l’Évangile à tour de bras, et faisant constamment référence à Dieu et au Diable. Ceci dit, ces élucubrations religieuses amènent à des réflexions philosophiques et théologiques pour le moins intéressantes, telles que la remise en cause de l’existence du Bien. D’autre part,
King développe ici l’un des personnages les plus attrayants de toute sa carrière. En effet, André Linoge captive par son omniscience, ne se gênant pas pour exposer au grand jour les secrets refoulés de tout un chacun, et ce dans le dessein de montrer que Little Tall, sous ses aspects de bourgade tranquille, n’est qu’un ramassis de pédophiles, de truands, de voleurs, de criminels, de racistes et de névrosés en tout genre. Mieux encore,
La Tempête du Siècle démontre comment l’égoïsme et le Libre-Arbitre peuvent mener tout un village à sa perte, via cette dernière demi-heure tout bonnement excellente.
Pour un téléfilm de cette trempe, le niveau s’avère bien plus haut que la moyenne. Malgré une réalisation conventionnelle offrant peu d’originalité (hormis quelques plans bien foutus et effets spéciaux réussis),
La Tempête du Siècle peut se vanter de bénéficier d’un casting convaincant et d’une bande-son magnifiquement orchestrée. Mentions spéciales à
Tim Daly et
Colm Feore pour leur performance respective, l’un incarnant avec justesse un père de famille seul contre tous, l’autre se complaisant dans la peau du ténébreux André Linoge. Quant à
Gary Chany, ses compositions sortent du lot via de somptueuses mélodies et un thème principal remarquable. À noter l’inoubliable comptine sardoniquement fredonnée par André Linoge («
Je suis une théière, au ventre enflé… ») au moment de commettre ses meurtres.
En définitive, on n’avait pas vu meilleure adaptation téléfilmique d’un roman de
Stephen King depuis
Ça (alias
« Il » Est Revenu). Les acteurs sont bons, leurs personnages admirablement fouillés, la musique soutient magistralement le rendu visuel. Une belle réussite qui rattrape les erreurs commises par des réalisateurs sans talent (
Tobe Hooper en tête de cortège !)…
Cameo discret de la part du maître Stephen King...Réalisation : 3.5/5
Histoire : 4.5/5
Musique : 3.5/5
Acteurs : 4/5Note : 15.5/20