POPULATION 436 (2006) Réalisé par
Michelle MacLarenÉcrit par
Michael KingstonMusique de
Glenn BuhrAvec
Jeremy Sisto, Fred Durst, Charlotte Sullivan, Reva Timbers, Peter Outerbridge, R.H. Thomson, David FoxAu temps où les films d’horreur ne visent qu’à la surenchère de gore et de violence,
Population 436 apparaît comme un bol d’air frais, reprenant les ingrédients du genre d’autrefois. Dans cette histoire, un agent du recensement, Steve Kady, est envoyé dans la bourgade de Rockwell Falls, un coin paumé au fin fond de la campagne, pour tenter d’y résoudre une énigme : comment se fait-il que la population locale n’excède jamais les 436 habitants depuis 1960 ? Bien entendu, un tel « retour aux sources » dans les codes de l’horreur implique une certaine carence en terme de créativité et les impressions de déjà-vu se multiplient au fil du métrage. Le village isolant le protagoniste jusqu’à devenir un huis-clos suffoquant rappelle inexorablement
Les Démons du Maïs ou encore l’épisode
Un Coin Perdu (
Roadrunners) de la saison 8 d’
X-Files. La jeune femme désirant quitter sa bourgade pour visiter le monde extérieur apparaît comme un substitut de l’héroïne du
Village de
Night Shyamalan. Tandis que la gamine prenant la fuite avec Steve ressemble étrangement à la ghoule du
Club des Monstres. Qui plus est, inutile d’aller bien loin pour découvrir l’énigme (implicite) du chiffre 436 : 4 + 3 + 6 = 13 – à l’instar de la chambre 1408 de
Stephen King.
Quoiqu’il en soit,
Population 436 s’accueille à bras ouverts et nous démontre à juste titre que l’hémoglobine et les tripes ne sont pas nécessaires à un bon film d’horreur. Même si le métrage de
Michelle MacLaren accuse certaines facilités en matière de mise en scène ou de scénario (un protagoniste qui manque de cohérence par-ci, des retournements convenus par-là) et remplisse de temps en temps son visuel d’effets numériques très laids, il possède aussi son petit lot de qualités. À commencer par son casting fort convaincant. De
Jeremy Sisto (
May, Six Feet Under) à
Fred Durst (le chanteur de
Limp Bizkit – dont on se demande encore comment il a pu atterrir ici) en passant par la toute jeune
Reva Timbers ; tous compensant la prestation très moyenne de
Charlotte Sullivan (Courtney), fausse dans chacune de ses expressions. Chacun de son côté,
Michelle MacLaren et
Glenn Buhr font preuve d’un travail inégal mais suffisamment affiné pour remplir le cahier des charges. L’une soignant ses prises de vue, l’autre ses mélodies.
En définitive,
Population 436 n’a ni la prétention ni l’étoffe pour devenir le film d’horreur de l’année, et ne présente de toute manière rien d’exceptionnel. Toutefois, l’œuvre de
MacLaren et
Kingston se défend plutôt bien et mérite qu’on y jette une sérieuse attention. Pas de quoi sauter au plafond, certes, mais le métrage vaut son pesant de cacahuètes.
Réalisation : 3.5/5
Histoire : 3.5/5
Acteurs : 3.5/5
Musique : 3.5/5Note : 14/20