Le Syndicat du Crime 1 & 2
(Ying Hung Boon Sik 1 & 2)
de John Woo
[ 1986-1987 ]
Interdit aux moins de 12 ansL'Histoire de deux frères, l'un flic l'autre membre de la triade, dans le Hong-Kong du milieu des années 80. Le Syndicat du Crime (18/20)Que dire sur
Le Syndicat du Crime, mis à part qu'il a été à sa sortie le précurseur du polar dans son pays et instantanément le meilleur polar qui détrône même les plus grands polars américains qui faisaient à l'époque figure de pionniers en la matière.
John Woo est venu mettre un grand coup dans la fourmillière avec son histoire de triades sur fond d'amitié, d'amour, de haine et de trahisons dans un Hong-Kong comme vous ne l'avez jamais vu, au travers de truands au grand coeur.
Le Syndicat du Crime est très intense et atteint le coeur à de nombreux moments, un film touchant, vibrant, qui explose l'âme du spectateur avec une recette que seul
John Woo sait assaisonner à sa manière. Les acteurs sont magnifiques et hantent leurs personnages à jamais. Le thème de la fraternité est délicat mais adroitement maîtrisé par le cinéaste.
Comment ne pas parler du
Syndicat du Crime sans évoquer sa sublime musique qui donne encore plus d'émotions aux images. Sublime de bout en bout, ce film est à découvrir et redécouvrir où l'on en sort le coeur et les yeux moites. L'amitié qui unit les deux acteurs principaux,
Chow Yun Fat et
Ti Lung, est plus intense que celle qui unie deux frères, surtout lors que l'on voit les retrouvailles des deux protagonistes lors de la sortie de prison de Sung Tse Ho (
Ti Lung), une scène à la signification grave et déchirante. Outre ses qualités humaines, le film se distingue également par ses scènes de gunfight époustouflantes qui deviendront du coup la marque d'un cinéaste novateur qui s'inspira malgré tout du grand
Sam Peckinpah, le travail entrepris dans
Le Syndicat du Crime est annonciateur du futur
The Killer réalisé quelques années plus tard, dans lequel
Woo utilisera à outrance cette touche artistique. Mais là c'est une autre histoire, un autre film.
Le Syndicat du Crime 2 (16/20)Après le succès du
Syndicat du Crime,
John Woo devient une immense star dans son pays, adulé de partout, même à l'étranger son travail est remarqué au point où les américains le solliciteront comme un coup de poker pour certains films comme la suite de
Misson Impossible. Mais cette carrière Hollywoodienne se révèlera être un véritable échec car les occidentaux n'étaient pas encore prêt à recevoir ce type de technique graphique dans des oeuvres cinématographiques. Mais bien avant ce parcours Hollywoodien,
John Woo a signé de grands chefs d'oeuvre atypiques pour leur époque, qui seront source d'inspiration pour la plupart des cinéastes d'Asie, puis par la suite, dans le reste du monde. Devant l'énorme succès qu'a rencontré
Le Syndicat du Crime, tout le monde presse
John Woo pour en réalisé une suite. Dans un premier temps, il refuse catégoriquement, puis il cède après une longue abstinence.
Alors un an après le premier opus, le second voit le jour avec les mêmes acteurs, ce qui peut surprendre surtout quand on voit comment fini l'un des acteur avec un aller sans retour, mais les scénaristes ont su réintégrer cet acteur sans mal. Cette suite se veut plus percutante que la précédente, les scènes de fusillades sont encore plus avancées et chorégraphiées mais ce que l'on gagne en action, nous le perdons en émotion, la suite est moins dramatique que la précédente, son final se veut terriblement poignant mais les effets sont un petit peu gros, comme la scène où l'un des personnage se meurt et décide de passer un dernier coup de téléphone, le temps de passer ce dernier appel, il aurait déjà pu être hospitalisé, donc il ne serait pas mort au final, mis à part cet écart discutable
Le Syndicat du Crime 2 peut-être plus apprécié de par son action efficace. Tous les éléments qui ont fait le charme du précédent sont de nouveau réunis, la musique, un humour très fin...
En définitif, le premier possède une atmosphère plus intense et véhicule bien plus d'émotions, quant au second, il est plus rythmé, pétaradant, perdant légèrement la touche dramatique instaurée dans le premier film.
Le Syndicat du Crime 3 (13/20)Un troisième épisode a vu le jour en 1989, signé
Tsui Hark,
John Woo était contre le fait de donner une suite au n°2 car pour lui la saga s'était achevé après ce dernier. Mais
Tsui Hark qui était producteur des deux premiers ne voyait pas les choses sous cet angle, lorsque
John Woo s'attela à un autre métrage, il en profita pour réaliser ce troisième épisode et c'est après celà que les deux réalisateurs se brouilla. L'histoire du film est une préquelle sur le passé du personnage qu'interprêta
Chow Yun Fat dans le permier
Syndicat du Crime.
Le Syndicat du Crime 3 ne rencontre pas vraiment son public et aujourd'hui encore très peu de personnes le connaisse car outre le fait de narrer le passé d'un des personnages, le film perd toute l'essence qui faisait le charme des deux précédents épisodes pour nous délivrer un tout autre travail, un film plus dramatique, sans trame policière, un film à visionner sans s'attendre au même traitement que les oeuvres de Woo, à voir tout de même.