Saga GUINEA PIG

Réalisé par Satoru Ogura





Dans le genre gore, bête et méchant, cherchez pas, Guinea Pig, c’est l’extase ! Aucun professionnalisme dans cette entreprise si ce n’est l’art de nous foutre les tripes sens dessus dessous et de jouer avec les prouesses techniques en matière de gore. Malgré cet amateurisme évident, eh bien force est de reconnaître à Guinea Pig un certain talent dans la mise en scène et les supercheries en tous genres. Difficile de ne pas avoir l’impression de visionner un snuff movie dans lequel une fille se fait torturer pendant plus de 40 minutes. Si le but du réalisateur était d’en arriver là – qui en aurait encore des doutes ? -, le bougre a remporté son pari haut la main !





Si l’on est à mille lieues de pouvoir parler de score musical, on dénote néanmoins nombre de bruits stridents, de sons pesants et stressants, « embellissant » le tableau que nous offre les auteurs de Guinea Pig. On ne peut évidemment pas parler non-plus d’acteurs, juste de figurants ayant un don particulier pour jouer les bourreaux sans scrupule ni pitié. Personnellement, l’amateurisme de la réalisation me plaît bien – c’est ce qui rend l’atmosphère si malsaine et dérangeante. On se croirait dans un Projet Blair Witch version non-censurée et ultra gore.



Quoique, soyons relatifs, ce premier volet de la saga Guinea Pig n’est pas aussi gore qu’on le prétend. Les tortures sont majoritairement psychologiques et non physiques. Ainsi, les bourreaux de l’histoire prennent beaucoup de plaisir à faire écouter d’insupportables bruits à leur cobaye, à lui répéter continuellement de s’asseoir et de se lever tout en la rouant de coups de pieds, à lui faire faire 100 tours sur une chaise roulante, à déverser des vers sur ses plaies infectées, à lui balancer sur le corps et la figure des abats d’animaux encore frais. Bon, ces tortures mentales ne sont que les prémices d’une série de sévices physiques. Dont une brûlure à 150°, l’arrachage d’un ongle, une centaine de baffes dans la tronche, des pincements de peau, et, bien sûr, des coups d’aiguille dans l’œil.



En bref, c’est con, ça sert à rien, c’est même pas drôle ni divertissant. Mais, au moins, ça permet de ne pas réfléchir pendant 42 minutes (les tourments viennent après, croyez-moi !). On ne peut que reconnaître aux auteurs de Guinea Pig un don pour le gore extrême et les tortures hyper réalistes. Sinon, bah passez votre chemin…





Note : 15/20

Réalisé par Hideshi Hino


PI-TO-YA-BLE !
Tandis que le premier volume se voulait réaliste et de ce fait dérangeant, ce Flowers of Flesh & Blood se résume en un découpage de latex, d’effusions de faux sang, et de charcuteries de supercheries grosses comme une maison. Seulement, les auteurs ne se sont visiblement pas contentés de nous refourguer des scènes - prétendues gore - très mal faites, voilà qu’ils nous balancent un narrateur pathétique voulant jouer au poète macabre. Le résultat est d’un ennui profond et sans le moindre intérêt. Le personnage principal, un samouraï voyant dans le corps féminin et ses membres une fleur recouverte de pétales, fait incroyablement pitié.





L’histoire ne vaut strictement rien, surtout que les auteurs ont cru bon d’ajouter des commentaires aux charcutages qu’opère le samouraï bidon – alors que la force du premier Guinea Pig résidait dans sa présentation visuelle froide et impassible. L’acteur interprétant le bourreau de ces dames est tout simplement à chier, peu crédible dans un rôle qui lui va aussi bien qu’un string.



Enfin, la réalisation a perdu tout le réalisme du premier épisode. Dans ce Guinea Pig 2, on assiste au découpage de membres en latex recouverts de ce qui ressemble à de la confiture en guise de chair, de gouache rouge en guise de sang, et de bouts de plastique en guise d’os. Du coup, aucun risque de se trouver écœuré ou stupéfait par les trouvailles techniques en matière de gore craspec. Le pire dans tout cela, c’est que ce rendu catastrophique ne fait même pas rire tant les auteurs se prennent au sérieux et cherchent à rendre ce moyen-métrage aussi ennuyeux que possible. Si tel était leur pari, nul doute qu’ils l’ont remporté ! Guinea Pig 2 n’a beau durer que 42 minutes, on s’y emmerde de pied ferme. D’autant plus qu’aucune torture n’est au programme. C’est simple, la victime est endormie et anesthésiée à longueur de temps, ce qui fait qu’elle ne ressent rien ni ne comprend la moindre chose à ce qu’il se passe. Je sais pas pour vous mais, moi, c’est loin de me foutre mal à l’aise…





Voguant sur le succès de son prédécesseur, Guinea Pig 2 ne lui arrive pas à la cheville. Dommage car l’épisode commençait plutôt bien avec ce samouraï tapi dans l’ombre, aiguisant ses lames auprès de la victime. Mais, à partir du moment où le personnage se prend pour un baudelairien au rabais et endort sa captive pour laisser libre cours à ses pulsions morbides, on décroche de suite. Si vous aimez les décorticages de prothèses mal fichus, alors, n’hésitez plus, Guinea Pig 2 est fait pour vous. En revanche, si vous exigez le minimum syndical, autant passer votre chemin. À la limite, seule la scène finale, celle où le tortionnaire extrait l’œil de la cavité oculaire de la victime, vaut le coup d’ « œil ». À part ça, aucune gêne à affirmer que Guinea Pig 2 est un navet.







Note : 4.5/20

Réalisé par Masayuki Kuzumi




Après le catastrophique Guinea Pig 2 – Flowers of Flesh & Blood, la filiale Guinea Pig adopte un ton beaucoup plus sardonique avec ce He Never Dies, fable dans laquelle un étudiant blasé décide de se taillader les veines pour finalement se rendre compte qu’il ne peut pas mourir. Si le gore n’est pas poussé à son paroxysme, il n’en est pas moins réussi, contrairement à son prédécesseur. Ici, on a droit à une lame tailladant le poignet, à une éventration, à une éviscération, à un plantage d’équerre dans le crâne, à un égorgement, et à une auto-décapitation. Malgré cet aspect dégueulbif, Guinea Pig 3 a peu de chances de vous écœurer. Tout est à prendre au second dégré. D’ailleurs, l’attitude des 3 protagonistes ne peut que vous y aider : entre un étudiant immortel bien décidé à voir jusqu’où il peut se charcuter avant de crever, se scotchant la main au poignet après l’avoir coupée, s’enfonçant un stylo dans le bras pour vérifier sa théorie de l’immortalité ; un collègue de bureau qui danse le disco des années 70 ; et une amie qui engueule la tête – coupée mais encore vivante – de l’immortel pour avoir mis du sang et des boyaux partout dans son appartement.





Vous l’aurez compris, fini le côté sérieux et déroutant, l’heure est à la rigolade. Ce qui vient à point nommé après le merdique Flowers of Flesh & Blood. La tenue de caméra est toujours aussi mauvaise, mais les scènes gore subissent un regain de réalisme, et les acteurs interprètent à merveille de joyeux couillons. De surcroît, l’histoire s’avère pour le moins marginale et relativement bien développée. En bref, Guinea Pig 3 est un mélange fort sympathique entre gore et humour noir. Certaines scènes vous feront peut-être grincer des dents mais l’aspect comique de la chose parviendra toujours à prendre le dessus. À voir, par curiosité (morbide).





Note : 13/20

Réalisé par Hajime Tabe


Dans la même veine que son prédécesseur, Guinea Pig 4 quitte l’univers du gore et de l’insoutenable pour celui de l’humour noir. Ce volume souffre de bien des faiblesses mais on ne va pas non-plus bouder son plaisir. En effet, Guinea Pig 4 regorge de situations burlesques tirant toujours sur le sanguinolent. Telles que ce type atteint de dédoublement de personnalité, incapable de contrôler son hémicorps droit. Cette famille venue pour résoudre ses problèmes et dont les membres se font sauter le caisson un par un. Cette jeune femme qui se fait poursuivre par une bébête ressemblant à un immonde amas de viscères. Cet homme qui vit toutes les étapes de sa décomposition. Ce pauvre gars qui transpire du sang. Ou cet autre mec qui a un hôte parlant au niveau du ventre. Le tout couronné par une « tarte aux clous Party » dans laquelle toute l’équipe du tournage se prend une tarte aux clous dans la tronche. Bref, de quoi se payer une bonne tranche de fous rires.







Seulement, l’humour a beau être omniprésent, la qualité n’est pas au rendez-vous. Les maquillages spéciaux sont rudimentaires ; et le réalisateur en a tellement rien à foutre qu’il ne prête même pas attention aux défauts qui parsèment l’épisode. Autre mauvais point : l’histoire. Une accumulation de sketches fait difficilement un film. Certes, on se marre bien mais aucun rythme ne vient soutenir l’ensemble. Qui plus est, le fil conducteur – la Devil Woman Doctor nous montrant sa galerie de patients bizarroïdes – s’avère faiblard et manque scrupuleusement d’intérêt. En somme, Guinea Pig 4 est un divertissement fort sympathique mais à ne voir, je pense, qu’une seule fois. Et, quitte à se poiler devant un Guinea Pig, autant visionner le 3e volet, He Never Dies.
À ce stade, on en vient à regretter le troublant mais sérieux Devil’s Experiment. À quand un Guinea Pig digne de ce nom ?





Note : 11/20

Réalisé par Kazuhito Kuramoto


Quand la saga Guinea Pig commence sérieusement à se barrer en couille…





Si le niveau n’est pas aussi bas que dans le second volet, cet Android of Notre Dame ne vaut guère la moyenne. En gros, un scientifique cherche à guérir sa sœur de la maladie ; pour cela, il couple corps mutilés et informatique. Vous l’aurez compris, en plus d’être abscons, le scénario se perd dans les absurdités les plus navrantes. Impossible de se consoler sur le gore de l’épisode puisqu’il demeure anecdotique. À part un découpage d’oreille et d’œil, un étranglement, une extirpation de cœur, on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent.







Sans parler du fait que la réalisation est des plus exécrables, filmant souvent de loin, de manière branlante, sans âme ni originalité. Guinea Pig 5 est encore plus difficile à suivre que son rythme part dans des lenteurs inconsidérées. Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises : les compositions musicales et les bruitages sont affreusement ringards, datés et laids. Ce qui nous fait saisir d’emblée l’âge et le budget de ce film.



Comme dans tout Guinea Pig (le 1 excepté), les acteurs ne valent pas un clou. Entre un acteur de petite taille visiblement pas à sa place dans le rôle d’un scientifique stéréotypé ; un autre scientifique tout aussi bidon ; et une sœur malade au jeu tantôt outrant tantôt correct. En somme, Guinea Pig 5 est l’un des pires épisodes de la saga. Dépourvu d’histoire et d’acteurs dignes de ce nom, nanti d’une réalisation médiocre et d’une musique ridicule, Android of Notre Dame ne mérite pas qu’on lui prête une quelconque attention. Dommage car le prologue présageait un épisode poétique et macabre ; mais peu de temps suffit pour se rendre compte de la supercherie…



Note : 5.5/20

Réalisé par Hideshi Hino






Avec cet utlime opus, la saga Guinea Pig se termine comme elle a commencé : en beauté ! Quoique « en beauté » n’est peut-être pas le terme le plus approprié pour cette œuvre. En effet, Guinea Pig 6 est le plus écœurant de tous les volets. Un peintre recueille une sirène blessée chez lui. Selon cette dernière, la mission du peintre est de la dessiner avant qu’elle ne meure. Seulement, l’infection gagne peu à peu la sirène, faisant éclater d’horribles bubons aux multiples couleurs sur son corps. Difficile, donc, de ne pas avoir l’estomac retourné avec ce Mermaid in a Manhole, nous exposant les divers stades de décomposition de la sirène. Contrairement à son prédécesseur, Guinea Pig 6 s’attarde longuement sur les atrocités dégueulbif en tout genre. Ça va des explosions de pustules au découpage de membres, en passant par une extirpation de boyaux et une horde de vers grouillant sur les bubons de la sirène.







Si l’intrigue a du mal à s’installer en début d’épisode, elle se rattrape amplement par la suite - le peintre sombrant dans la psychose à mesure que l’infection gagne la sirène. Le tout saupoudré par une trame narrative à la fois poétique et macabre. Les acteurs comme la musique se veulent relativement convaincants bien que le rendu ne brille pas de mille feux. Pour faire court, Guinea Pig 6 rattrape le niveau de ses 4 prédécesseurs jusqu’à concurrencer Devil’s Experiment. On a rarement vu métrage si écœurant tant le résultat est réaliste, déroutant et couillu. L’histoire se démarque par son originalité mais n’est pas exempte de toute faiblesse pour autant – le développement se résumant finalement à la décomposition de la sirène et l’entrée dans la folie du peintre. Mais bon, Mermaid in a Manhole est un bon divertissement à condition d’avoir les tripes bien accrochées…





Note : 15/20