Le Dentiste (The Dentist) – 1996 Réalisé par
Brian YuznaÉcrit par
Dennis Paoli, Stuart Gordon & Charles FinchMusique d’
Alan HowarthAvec
Corbin Bernsen, Linda Hoffman, Molly Hagan, Ken Foree, Virginya Keehne, Patty Toy, Jan Hoag, Lise SimmsQui n’a jamais frémi au bruit d’une fraise électrique ou eu une trouille bleue avant de prendre siège dans le cabinet du dentiste ? Avec la peur du noir, les visites chez le dentiste comptent parmi les terreurs infantiles les plus marquantes. Cela,
Brian Yuzna semble l’avoir bien compris. Et pourtant, ce concept aussi simple qu’efficace aboutira à une série B vieillotte, mal exploitée, pas effrayante pour un sou. Alors que l’on était en droit de s’attendre à une boucherie perverse, malsaine et sadique, les 3 scénaristes optent pour un développement plus subtil, plus élaboré, certes, mais déjà vu et mal rythmé. En effet, combien de fois avons-nous pu assister au quotidien d’un bourgeois propre sur lui, pétant progressivement les plombs jusqu’à entrer dans une folie meurtrière ? Devenue cliché, une telle accroche rend prévisible de bout en bout le métrage de
Brian Yuzna. Ceci étant, il serait fort injuste de retirer à l’œuvre son lot de scènes dérangeantes – soit toutes celles se déroulant sur le siège du dentiste : la dentition pourrissante des patients, l’arrachage de dents à la pince, l’écartèlement de la mâchoire, la destruction de la molaire à coups de fraise électrique… Autant de passages cauchemardesques à se mettre sous la « dent » mais qui ne suffisent pas à nourrir son homme.
Et l’on ne se satisfera pas plus de la contribution de
Brian Yuzna. Si le réalisateur de
La Fiancée de Re-Animator réserve une mise en scène correcte et des cadrages serrés plutôt bien foutus ; l’ensemble manque de dynamisme et d’originalité. Qui plus est, par son Scope empoussiéré et ses jeux de caméra bas de gamme,
Le Dentiste donne l’impression d’avoir été tourné dans le début des années 80 et non en 1996 – point que renforcera la bande-son d’
Alan Howarth, franchement ringarde et démodée. Restent des maquillages spéciaux et effets gore convaincants, très réalistes (au grand dam – ou pour le plus grand bonheur, c’est selon – du spectateur). Les comédiens font, quant à eux, preuve d’un jeu surfait et sans âme, digne d’un téléfilm du dimanche – en dépit de la performance délirante de
Corbin Bernsen.
Pour résumer, malgré son jeune âge,
Le Dentiste a pris un coup de vieux monumental. S’il ne jouissait pas de séquences gentiment gore et d’un cadre aussi parlant pour les aficionados de l’horreur (le cabinet du dentiste), nul doute que le film de
Brian Yuzna croupirait aux côtés des nanards du cinéma de genre…
Scénario : 3/5
Réalisation : 2.5/5
Acteurs : 2.5/5
Musique : 1/5NOTE : 9/20