The Lost Room

Réalisé par Craig R. Baxley
Écrit par Laura Harkcom & Christopher Leone
D’après une histoire de Christopher Leone & Paul Workman

1.01 : La Clé (Night One - Part 1)



Au cours d’une enquête, l’inspecteur Joe Miller met la main sur la clef d’un motel, banale au premier abord, mais qui devient vite l’objet de toutes les convoitises. La particularité de cette clé : en l’insérant dans une serrure, elle donne accès à une chambre de motel pouvant vous mener à la destination de votre choix. Bientôt, Joe Miller découvre que la clef n’est qu’un objet parmi d’autres, dont le pouvoir se révèle aussi attrayant que terrifiant.





Pour un premier épisode, on ne peut pas dire que l’essai soit concluant. Certes, l’intrigue a le mérite d’être originale et rappelle avec bonheur La Quatrième Dimension. Mais ce prologue pâtit de nombreux clichés, trop encombrants pour faire sensation. Tels que ces affrontements armés, ces hommes en noir surgissant de nulle part, ces négociations entre mafieux et flics, etc. Avec le recul, de tels éléments collent parfaitement avec l’esprit de la saga mais force est de reconnaître qu’ils nous laissent davantage dans un état d’incompréhension que de stupéfaction. D’un autre côté, on se dit qu’un développement de la sorte était nécessaire pour poser les bases de la série. Du côté du casting, il est plutôt amusant de retrouver des personnalités habituées aux séries TV. Peter Krause, dont le rôle est assez similaire à celui qu’il endossait dans Six Feet Under. Julianna Margulies, que l’on n’a plus revu depuis la saison 6 d’Urgences, et dont le potentiel ne sera qu’esquissé au cours des 2 premiers épisodes de The Lost Room. Chris Bauer, ancien habitué de New York 911 (Third Watch), et que l’on a récemment vu (exceller) dans l’épisode Sounds Like des Masters of Horror. D’autre part, La Clé permet de découvrir Elle Fanning, une jeune actrice aussi talentueuse et charmante que sa sœur Dakota.





Pour ce qui est de l’aspect technique de ce premier épisode, Craig Baxley (réputé pour ses adaptations des romans de Stephen King) fait montre d’un certain académisme, guère dérangeant mais pas admirable non-plus – le « mérite » revenant avant tout à la photographie éclatante et aux effets spéciaux plutôt discrets de l’épisode. Sans oublier le score entraînant de Robert J. Kral, lésinant peut-être un peu sur la créativité mais soutenant avec justesse le rythme du film.
Bref, La Clé apparaît surtout comme une longue introduction, une entrée en matière pas vraiment représentative du niveau de The Lost Room, mais indispensable pour accéder aux épisodes ultérieurs (d’une tout autre facture !).



NOTE : 13.5/20



1.02 : Le Réveil (Night One – Part 2)



Devenu un fugitif suspect depuis la disparition de sa fille, Joe Miller doit échapper à la police et aux représentants de l’Ordre pour poursuivre son « enquête ». Il apprend que la combinaison de 2 objets provenant de la Chambre peut constituer un pouvoir différent. De ce fait, Miller fera tout pour se procurer le Réveil, susceptible de lui ramener sa fille en le combinant à la Clef.



Après un seul et unique épisode (plutôt moyen), The Lost Room prend un tout autre visage pour se trouver une identité et un attrait qui lui sont propres. Finies – pendant un temps, tout du moins – les fusillades stériles et les enquêtes policières convenues. Et place à une quête de la vérité – aussi bien matérielle (la provenance des objets), philosophique (Miller se cherchant lui-même quand il cherche sa fille) que religieuse (le rôle de Dieu vis-à-vis des objets) – doublée d’une chasse à l’homme effrénée, quittant volontiers les sentiers battus pour s’atteler à quelque chose de plus inédit. En l’espace de 40 minutes, Christopher Leone et son équipe parviennent à décupler notre curiosité. Et à faire de ce qui n’était qu’un intérêt modéré une passion à part entière. Avec beaucoup d’humour et une touche de fantastique à la fois discrète et prenante, Le Réveil transpose The Lost Room du rang de série banale à celui de saga couillue. La réalisation de Craig Baxley, la performance des acteurs, la musique de Robert Kral demeurent inchangées. Mais le rendu final diffère considérablement, pour la plus grande joie du fan de SF.





NOTE : 15.5/20

THE LOST ROOM

Réalisé par Michael Watkins
Écrit par Laura Harkcom & Christopher Leone


1.03 : Le Peigne (Night Two – Part 1)



Toujours à la recherche de l’Objet Premier – peut-être capable de ramener sa fille – et dans le but d’aider la Légion, Joe Miller tente de mettre la main sur le Peigne. Seul problème, son détenteur est très attaché à son objet-fétiche et a, par le biais du Peigne, la possibilité d’arrêter le Temps à court terme.



Sans aucun doute possible, Le Peigne constitue le meilleur épisode de The Lost Room. Non contents de développer un thème cher à la Science-Fiction (l’arrêt du Temps), Christopher Leone et Laura Harkcom garnissent en plus leur script d’un personnage aussi drôle qu’attachant. À savoir Harold, le gardien du Peigne, sorte de gamin enfermé dans la peau d’un adulte, et voyeur sur les bords. Un candide persécuté par les membres de l’Ordre, désireux de s’accaparer ce qu’il a de plus cher au monde : son Peigne. Mais la réussite de ce 3e épisode ne repose pas sur les seules épaules du protagoniste. Les scénaristes exploitent à merveille le thème de la modification du Temps. Soulignant avec maestria les conséquences qu’un tel phénomène pourrait causer sur l’organisme et l’état psychique de l’intéressé. Et contournant les clichés que les précédents auteurs ont pu aborder. Notamment en ne versant à aucun moment dans la surenchère fantastique. De même, Le Peigne permet à l’intrigue centrale de progresser considérablement, via la rencontre avec les dirigeants de l’Ordre, le positionnement de Jennifer Bloom vis-à-vis de Joe Miller, la découverte du Motel… Tout autant d’éléments faisant de ce 3e opus le plus fascinant de toute la série. Et nous laissant, en travers de la gorge, le regret amer que la série ait été arrêtée au bout de 6 épisodes…





NOTE : 16.5/20



1.04 : La Boîte (Night Two – Part 2)



La Chambre 10 étant une « pièce absente », Miller et Wally décident de franchir le pas de la chambre 9 du Motel Sunshine. En pénétrant à l’intérieur, les deux individus sont confrontés à un spectre paniqué, disparaissant aussi vite qu’il est apparu. Un seul moyen pour Joe d’interroger ce fantôme dans un laps de temps plus élevé : acquérir la boîte à lunettes. Car le spectre de la chambre 9 pourrait bien lui révéler où se trouve sa fille…





Si La Boîte fait avancer l’histoire de plusieurs crans (et pas les moindres !), l’épisode ne possède pas le raffinement ni le charme de son prédécesseur. Qui plus est, les apparitions fantomatiques de l’occupant de la chambre 9 ont tendance à chavirer du côté de la SF de bas étage, voire du grand-guignol fantastique. Ce qu’avaient pu contourner brillamment les 3 premiers volets de The Lost Room. Plus décevant encore, après La Clé, La Boîte s’encombre à son tour de lieux communs fort dispensables. Dont la relation amoureuse unissant Joe Miller et Jennifer Bloom. Un cliché pressenti dès le premier épisode et dans lequel les scénaristes se sont engouffrés copieusement. Ce qui ne prive pas ce 4e volet de moments forts. Tels que la découverte de l’empreinte, la réflexion sur le véritable Objet Premier, la visite « photographique » de la Chambre 10, la rencontre avec l’Occupant…
Pour résumer, La Boîte ne jouit pas de la puissance de ses deux prédécesseurs et fait montre de certaines facilités que Christopher Leone et Laura Harkcom auraient pu éviter. La réalisation de Michael Watkins étant de même aloi que celle de Craig Baxley, ce 4e chapitre de la série restera parmi les épisodes moyens de The Lost Room.





NOTE : 13.5/20

THE LOST ROOM

Réalisé par Craig R. Baxley
Écrit par Laura Harkcom & Christopher Leone


1.05 : L’Œil (Night Three – Part 1)





Miller et Kreutzfeld se mettent à la recherche de la salle des collectionneurs, l’un dans l’espoir d’y trouver l’Occupant (afin de ramener sa fille), l’autre pour y récupérer l’Œil, objet très convoité capable de raviver les chairs mortes. Mais, en dépit des avertissements de Jennifer, Miller se rendra vite compte que les motivations de Kreutzfeld ne sont pas aussi transparentes que ce dernier le laisse entendre. Et Miller en paiera le prix fort…





Nanti d’une réalisation admirable (contre-plongées d’une grande beauté, décors fabuleux, effets spéciaux discrets) et d’un renfort musical captivant, L’Œil parvient à combler les quelques lacunes de son prédécesseur. Mais ce, grâce à sa forme et non à son contenu. Car, si le scénario introduit des retournements saisissants (l’affrontement entre Miller et la détentrice des ciseaux, la découverte de la Chambre des Collectionneurs…), il use aussi de raccourcis simplistes (Miller trouvant la salle secrète en quelques jours alors que ses prédécesseurs la cherchent depuis des années, la Légion mettant la main sur Gruber alors qu’il est perdu au fin fond du désert). Par chance, Laura Harkcom et Christopher Leone ont préféré suspendre la liaison amoureuse entre Joe et Jennifer pour laisser place à une relation plus ambiguë, donc plus attrayante. En conclusion, L’Œil relève un peu le niveau de la série – partagée entre des épisodes moyens (La Clé, La Boîte) et d’autres plus aboutis (Le Réveil, Le Peigne). Mais, quelle que soit la qualité de ce 5e chapitre, il paraît impensable que The Lost Room expire son dernier souffle en un seul épisode. Et pourtant…





NOTE : 14.5/20




1.06 : L’Occupant (Night Three – Part 2)



Kreutzfeld s’apprêtant à reproduire l’expérience de la chambre 9, Miller, dépourvu de la Clé, n’a d’autre solution que de trouver l’Occupant pour ramener sa fille. Mais une telle quête implique bien des sacrifices…





Dernière ligne droite pour The Lost Room… au grand dam du téléspectateur, heureux d’avoir découvert une série de Science-Fiction de qualité, parfois proche de La Quatrième Dimension. Cet ultime épisode a beau clore The Lost Room de manière logique, il ne nous laisse pas moins une sensation amère en travers de la gorge. Ce, en raison d’un développement beaucoup trop expéditif, se marchant dessus en 30 minutes alors qu’une telle conclusion aurait pu s’étaler sur une bonne heure. Du coup, les événements s’enchaînent un peu trop rapidement et leur puissance se trouve considérablement amoindrie. Difficile donc de tirer une pleine satisfaction de ce 6e volet bien qu’il mette un terme à certaines intrigues (la disparition de la fille de Miller, la vraie nature de l’Occupant, l’expérience de la chambre 9, l’utilisation de la Clé) et ouvre de nouvelles portes (le délire prophétique de Gruber, l’évolution de Miller, le destin de la Chambre 10). Malgré sa trop courte durée, L'Occupant recèle de bien des qualités. Dont un accompagnement musical exemplaire, participant grandement à la force de certaines séquences (la partition au piano lors de l’intrusion chez Kreutzfeld ; les variations du thème principal au moment de l’expérience et du final).





Pour résumer, L'Occupant aurait mérité un récit plus étiré, plus approfondi ; ce qui aurait évité à l’épisode un caractère précipité et quelque peu branlant. De la même manière, The Lost Room possédait un potentiel suffisamment grand pour compter quelques pierres de plus à son édifice. À mon sens, une saison de 13 ou de 22 épisodes aurait été loin de porter préjudice à The Lost Room. Dorénavant, il ne nous reste plus qu’à espérer qu’une 2e saison voie le jour… Messieurs les producteurs, à vous de jouer !



NOTE : 15.5/20



THE LOST ROOM : 15/20