Alien, La Résurrection (Alien – Resurrection) – 1997 Réalisé par
Jean-Pierre JeunetÉcrit par
Joss WhedonMusique de
John FrizzellAvec
Sigourney Weaver, Winona Ryder, Ron Perlman, Dominique Pinon, Brad Dourif, Dan Hedaya, J.E. Freeman, Leland OrserSynopsis :200 ans se sont écoulés depuis que Ripley s’est sacrifiée sur Fiorina 161. Après maintes tentatives de clonage, des scientifiques ont finalement réussi à créer une réplique parfaite du Lieutenant. Celle-ci présente la particularité de protéger un Alien en son sein. Mais les Aliens nés de la Reine issue de Ripley sont bien plus intelligents que leurs prédécesseurs. Malheureusement, ils en prendront conscience après l’arrivée de l’équipage du Betty… Autrement dit, de la chair fraîche pour les Aliens. Réalisation : 4.5/5Difficile de reprendre les rênes d’une telle entreprise. Comment aborder un 4e opus – dans lequel Ripley revient à la vie – sans sombrer dans la caricature et la redite ?
Jean-Pierre Jeunet nous en donne un bel exemple avec
Alien – La Résurrection, en desservant une réalisation musclée, inventive, originale, et n’hésitant pas à piocher dans le gore
soft et le macabre écœurant (la « dispersion » de l’Alien Blanc) pour aboutir au résultat espéré. Le rendu est sans appel ;
La Résurrection amène la touche de nouveauté et de fraîcheur dont nécessitait la saga. Chaque plan est minutieusement travaillé, la direction d’acteurs sans fausse note, les effets spéciaux demeurent saisissants bien qu’imparfaits.
Jeunet parvient, avec brio, à imposer son style bien particulier tout en respectant le travail des 3 réalisateurs précédents.
Histoire : 4/5Nombreux sont les sagas à avoir enchaîné les opus sans faire évoluer leur personnage central. Concernant
Alien, il en est tout autrement. Tandis que Ripley n’était qu’une astronaute lambda dans le film de
Ridley Scott, elle se transforme par la suite en une guerrière (
Aliens) puis une « protégée » de l’Alien (
Alien 3).
La Résurrection n’échappe donc pas à la règle. Ici, Ripley ne se limite pas à une réplique exacte du personnage original, elle devient plus forte, plus agressive, plus sadique mais aussi plus protectrice et plus maternelle, en raison des mutations subies avec le génome Alien. Sans jamais tomber dans le cliché, Helen Ripley poursuit son ascension en préservant puissance et charisme. Pour ce qui est de l’histoire en elle-même,
Joss Whedon développe une trame haute en couleurs, digne des opus précédents – auxquels il ne cesse de rendre hommage par de multiples clins d’œil. Au bout du compte, le scénario se révèle imparfait – privilégiant parfois le grand spectacle au détriment de la cohérence et de la logique – mais bougrement distrayant et ingénieux.
Acteurs : 4/5Inutile de préciser que
Sigourney Weaver fait montre, une fois de plus, d’une excellente prestation, à la hauteur de son talent et du personnage qu’elle interprète alors depuis près de 20 ans. Le reste du casting s’en sort tout aussi honorablement malgré la performance irrégulière de
Winona Ryder. Mentions spéciales à l’immense
Ron Perlman (déjà présent sur le plateau de
La Cité des Enfants Perdus du même
Jean-Pierre Jeunet, à l’instar de
Dominique Pinon, soit dit en passant) et au génialissime
Brad Dourif (la voix de Chucky) dans la peau de ce scientifique azimuté. Sans oublier l’apparition frappadingue de
Leland Orser (le Dr Dubenko de la série
Urgences – E.R.). Plus que des interprètes sans saveur ou ne faisant que donner la réplique à
Sigourney Weaver, les acteurs contribuent grandement à la réussite d’
Alien – La Résurrection.
Musique : 3.5/5Point « faible » du film, le score de
John Frizzel n’atteint pas la magnificence des compositions précédentes. Le résultat se montre convaincant (à noter la sublime partition accompagnant l’arrivée sur Terre) et se mêle en une parfaite harmonie au travail de
Jean-Pierre Jeunet (en créant une ambiance sonore malsaine et étouffante). Mais il manque un je-ne-sais-quoi à la bande-son pour captiver son spectateur. Peut-être en raison d’un thème principal trop discret et d’un score global mis au second plan…
Légèrement inférieur aux volets de
Ridley Scott et
David Fincher,
Alien – La Résurrection n’en fait pas moins honneur à la saga.
Jean-Pierre Jeunet clôt de manière retentissante une tétralogie à la parure dorée. Et
Sigourney Weaver apparaît plus talentueuse que jamais. Allez, on oublie cette bouse infâme qu’est
Alien Vs. Predator et on se refait la saga en entier ! (À noter que le
Director’s Cut de
La Résurrection n’est bon à voir uniquement pour son introduction et son final, le reste n’est que scènes supplémentaires inutiles)
Fin alternative, où Ripley déclare : "Ici, je suis une étrangère" (traduisez "I am an alien" !).Hommage caché au Bad Taste de Peter Jackson
...?Belle image de castration symbolique...Note : 16/20