Qui ne connait pas
Clive Barker, l'homme au cerveau macabre qui a offert multiples cauchemars à ses lecteurs ? Pour les amateurs de cinéma d'horreur, je n'ai qu'à dire
Hellraiser,
Candyman,
The Midnight Meat Train et
Nightbreed, pour avoir une affirmation. En ce qui me concerne, même si ses adaptations sont périodiques,
Clive Barker possède des écrits qui ne demandent qu'à être sur grand écran. Après le succès inattendu de
The Midnight Meat Train, la popularité ne pouvait que lui revenir, c'est ce que prouvent les deux dernières adaptations qui ont été faites ! Bien que l'une soit passée aux oubliettes (
Book of Blood), la seconde semble avoir un énorme suivi des amateurs de
Clive Barker. Elle se nomme
Dread et porte sur les peurs psychologiques de personnes qui se feront piégées avec celles-ci. Il faut que je vous dise, celle-ci est vraiment bonne et mérite votre attention !
Quaid est un jeune homme qui possède une obsession : Connaître les peurs des gens. Cette obsession le poursuit depuis la mort de ses parents tués par un homme mystérieux. Avec l'objectif de vouloir faire un documentaire sur la peur, Quaid fera équipe avec Stephen et Cheryl, deux étudiants en cinéma qui possèdent un talent inouïe dans ce domaine. La passion des jeunes pour le sujet mène vers des interviews intéressantes sur les vieux démons de certaines personnes. Par contre, Quaid n'arrive pas à être satisfait de la tournure que décide de prendre le documentaire. Les vieux démons de Quaid referont surface et le mèneront vers une folie démesurée. Il utilisera les peurs de certains sujets contre eux-mêmes, même ses deux amis cinéastes...
Dread est vraiment troublant dans le sujet qu'il tente de mettre sur la table. Il ne fait pas que mettre en surface un sujet intéressant, il l'exploite complètement pour le faire éclore. C'est à travers de multiples interviews que
Dread dessine son portrait. Les interviews ne sont pas qu’explicatives sur la peur des personnes, elles sont amenées vers un aspect émouvant et troublant qui touche assurément. Ce n'est pas nécessairement ce qu'ils y racontent qui est touchant, mais la sincérité qui sort des témoignages qui sont mis sur la table. En ce qui me concerne, j'ai vraiment cru aux témoignages qui sont dits par certains personnages. De toute manière, le réalisateur utilise tellement une technique de voyeurisme que l'effet n'est que plus réussi. Avec l'ambiance crade et noire,
Dread arrive à instauré un climat qui saura mettre le spectateur mal à l'aise dans ce qu'il montre.
Le réalisateur
Anthony Diblasi offre une réalisation qui marche parfaitement avec le ton du film. Bien que ce soit sa première réalisation,
Diblasi surprend avec un travail qui vaut mieux que certains cinéastes qui sont dans le métier depuis longtemps.
Diblasi utilise souvent les images pour expliquer des éléments qu’il serait facile de mettre en mots. L'ambiance qu'arrive à mettre sur pied le réalisateur avec rien est vraiment grandiose, surtout avec la scène du bar qui est éclatante visuellement.
Diblasi arrive à montrer comment la peur de Quaid l'empêche d'avancé dans son existence. Par contre, c'est avec la séquence du sourd que la réalisation arrive à mettre tout son effet, bien qu'elle soit bonne à ce moment précis. C'est le monteur sonore qui fait toute la différence, la fameuse séquence est utilisée avec les sons d'une personne qui serait sourde. Cette séquence mise avec tous les éléments techniques, en surprendra plus d'un. Il faut dire que la séquence du meurtre des parents de Quaid, offre aussi ses prouesses techniques grandioses.
En ce qui concerne Quaid, l'anti-méchant de ce métrage. Celui-ci à vraiment une personnalité machiavélique, séduisante et imprévisible. Il utilise la véritable limite des peurs de ses sujets afin de permettre à son obsession d'être satisfaite, et il ne fait pas les choses à moitié. Se servent de son intelligence pour briser en morceaux la vulnérabilité de ceux-ci, ses techniques sont sadiques et choquantes ! Mais, nous n’aurions jamais été aussi surpris sans
Shaun Evans (
Gone) qui possède un charisme déjà très puissant. Le jeune homme ne possède que deux films d'horreur à son actif, et pourtant, il a un grand avenir dans ce genre. Il ne fait pas que prendre un rôle à la légère, il lui donne de la vie. Son passage vers la folie est sévèrement calculé et quand le moment doit arriver ça frappe, et ça frappe très fort !
Shaun Evans personnifie un des meilleurs méchants de l'année, il mériterait entièrement le succès !
Comme rôle de soutien,
Jackson Rathbone fait particulièrement l'affaire. Le jeune ne le sait pas encore, mais il a un énorme potentiel pour jouer dans autre-chose que
Twilight ! Sans mériter un oscar, il possède une performance qui donne le sourire. Les apparitions de
Hanne Steen et
Laura Donnelly sont très courtes, mais possèdent aussi des performances entraînantes. Les personnages qu'ils jouent sont vraiment émouvants et leur charisme pour les scènes d'horreur donne froid dans le dos.
Bien sûr,
Dread ne possède pas la perfection. Quelques scènes sont un peu faciles dans le troisième acte, mais ce n'est pas cela qui m'empêchera d'apprécier ce film. Sérieusement, cette nouvelle adaptation a tout pour devenir classique, espérons que les amateurs de l'auteur auront de l'attention pour celle-ci, qui touche dangereusement la perfection.
NOTE: 18/20