Scanners II – La Nouvelle Génération
(Scanners II – The New Order) – 1991 Réalisé par
Christian DuguayÉcrit par
B.J. NelsonMusique de
Marty SimonAvec
David Hewlett, Deborah Raffin, Yvan Ponton, Isabelle Mejias, Tom Butler, Raoul Trujillo, Vlasta Vrana, Dorothée BerrymanAllons bon, pourquoi s’obstiner à faire suite à des œuvres cultes lorsque l’on sait pertinemment que le scénario mis à disposition ne peut aboutir qu’à un ratage complet ? Je veux bien que l’argent soit un facteur motivant pour les producteurs mais faire de la merde, ça n’est pas de l’art. Et, justement, le cinéma se serait bien passé de
Scanners II ! Immondice visuelle, plus proche du téléfilm de dimanche après-midi pour papys agonisants, que du classique de
David Cronenberg. En réalité, à travers cette heure et demi chiante comme la mort,
Christian Duguay s’évertue à commettre tout ce que
Cronenberg avait habilement évité. Le réalisateur fait un peu tout et n’importe quoi avec la caméra : les prises de vue se voudraient introspectives mais ne font que donner mal au cœur ; la mise en scène se montre si navrante qu’elle n’en est même plus risible ; l’image tremblote en permanence ; certaines ombres sont très suspectes ; et la plupart des meurtres sont suggérés (hormis les inévitables explosions de crânes).
Ce qui n’était que de la télépathie poussée dans le volet de 1980 prend ici les traits d’une psychokinésie foudroyante et utilisée à outrance – conférant aux Scanners la capacité de faire s’envoler leurs adversaires, de contrôler des personnes à distance, de manipuler des objets à l’aide de l’esprit, et ce genre d’âneries grand-guignolesques faisant de
Scanners II une pâle copie de
Charlie, de
Carrie ou de
Dead Zone (le film comme la série TV). Quant à l’histoire en elle-même, elle se résume à une bonne partie de redite (capture du Scanner dans un lieu public et avec les mêmes fléchettes, en introduction ; scènes de « sondages » ; l’action du film se situe majoritairement dans un institut privé) et à une dose suffisamment lourde de situations ringardes (le Scanner qui fait danser le garde comme un tourniquet ; les ridicules transferts d’identité) et de personnages pathétiques, interprétés par des acteurs actrocement mauvais (le héros gentillet qui passe son temps à s’expliquer et se lamenter sur son triste sort ; les deux amoureux à la gomme), pour nous faire regretter d’avoir passé une seule seconde devant ce machin. Comble de tout,
B.J. Nelson nous réserve un affrontement final convenu, exagérément étiré et copiant sans gêne celui de
Scanners, ainsi qu’une happy-end des plus saugrenues.
Ce qui est dommage sachant que l’opus avait commencé à développer un aspect intéressant de l’histoire (l’accoutumance des Scanners à l’Ephemerol – ici rebaptisé F2 ?!) et jouissait d’une ambiance sonore fort respectable avant que celle-ci ne sombre dans des accompagnements kitsch typiques des années 80 (comment ça, on est en 1991 ???). En bref, on s’ennuie beaucoup et l’on se serait volontiers dispensé d’une suite aussi inutile et mal exploitée. Autant se consoler en se repassant
Scanners en boucle !
Note : 5/20